lundi 25 avril 2011
Exposition Open frame, CRAC Sète /// Meir Wigoder et Taysir Batniji
l'inauguration du second volet du projet Open Frame au CRAC de Sète, co-organisé par Noëlle Tissier et Joerg Bader a été l'occasion de la mise en relation des Travaux de l'Israélien Meir Wigoder et du Palestinien Taysir Batniji.
Meir Wigoder ( né en 1954, vit à Tel-Aviv) se considère comme un activiste politique. Pendant plusieurs années, il a documenté la construction du mur séparant Israël de la Palestine, qui avait été débuté en 2002, tandis que le gouvernement israélien envisageait déjà la construction d’un deuxième mur sur la frontière avec l’Egypte. L’acte de vigilance, dans cette pratique photographique de témoignage, peut être interprété comme une attitude morale envers un acte qui prive les populations de leur liberté de mouvement et de leurs droits civiques de base. Meir Wigoder a théorisé sa pratique. Il écrit : “L’acte traditional du témoinage photographiqe envoie un message subliminal”. Il semble dire : “Le privilège que vous avez de voir cet événement est basé sur la présence de quelqu’un sur le lieu”, tandis que le message émanant de “l’enregistreur vigilant” souligne la responsabilité morale du regardeur.
Taysir Batniji ( né à Gaza en 1966, vit à Paris) développe une pratique autour des notions d’identité individuelle et collective, de la disparition, du déplacement et de l’exil. Les traces qu’il ramène de ses voyages à Gaza, de ses cheminements dans les rues aux murs couverts d’affiches, les marchés et les boutiques, deviennent des parcelles tangibles de mémoire qui sauvegardent une histoire. À l’opposé des clichés médiatiques, ses œuvres montrent une corrélation subtile et métaphorique entre la construction personnelle et le récit universel.
Il montre dans le cadre de l'exposition Open Frame, un extrait de "Watch Tower", ensemble de 26 photographies noir et blanc de checkpoints Israéliens à Gaza et en Cisjordanie. Les images n'ont pas été réalisées par l'artiste, mais "commandées" à des Palestiniens vivant sur place. Le caractère "objectif" de ces architectures sécuritaires ainsi que la présentation en "grille" évoque les travaux des Becher, en particulier la série des chateaux d'eau.
Illustrations: 1_Meir WIGODER "Vigilance and Delay : The Israeli-Palestinian Separation-Wall Project", 2001-2010 /// 2_Taysir Batniji "Watchtowers (extrait), 2008. Miradors Israéliens en Cisjordanie
Walter Benjamin /// L’oeuvre d’art à l’époque de sa reproduction mécanisée /// Du nouveau sur les fleurs /// Peinture et photographie
Présentation de Christophe Jouanlanne
(Éditions Gallimard, collection Art et Esthétique, 1997)
Pour
Benjamin, quatre opérations définissent la technique photographique:
deux opérations principales, le gros plan ou le grossissement et le
ralenti, deux opérations secondaires, la réduction et l'accéléré
.Le choix de ces quatre opérations semble extrêmementclair : l'oeil
en est de lui-même incapable, sans le secours de certains
instruments. Mais si des instruments existent (loupe, microscope) qui
permettent à l'oeil de voir les choses agrandies (ou réduites), il
n'en existe aucun qui lui permette de ralentir ou d'accélérer un
mouvement que nous voyons; dans ce dernier cas, la médiation de l'
image est nécessaire.
Inscription à :
Articles (Atom)