Une partie de Tea, Coffee, Cappuccino a été présentée en 2007 pour la Biennale de Venise
dans le pavillon ukrainien. Cette série, prise entre 2000 et 2010, forme un ensemble de 177
photographies présenté pour la première fois en France dans son intégralité.
Les clichés sʼinscrivent dans la continuité des trois séries By the ground en 1991, At dusk en
1993 et Case History en 1997. Ces derniers donnaient une image de la chute du régime
soviétique.
A Kharkov, lʼartiste photographie des scènes de rue pour confronter son regard à la réalité
sociale de son pays. Aujourdʼhui, « tout peut être acheté et vendu, même les enfants ». Une
nouvelle ère est née, celle du business.
Boris Mikhailov se rappelle de ces femmes qui ont commencé à déambuler avec des
poussettes pleines de marchandises, en criant « Tea, Coffee, Capuccino ».
Cʼest un véritable signe de notre époque. Avant cette date, personne ne buvait de Cappuccino.
La série commence sur des personnes assises à des arrêts de tram, lieu privilégié pour
observer le passage du temps. Pendant de nombreuses années, le tram véhiculait les moins
aisés et les plus vulnérables. Les voies de tram disparaissent, les naufragés du régime
soviétique aussi. Kharkov rajeunit, théâtre de lʼémergence des nouvelles couches sociales, de
businessmen, « de petites gens dans un système globalisé ». Une foule de produits bon
marché sʼest imposée, créant un nouveau quotidien en plastique coloré.
Boris Mikhailov documente la réalité. Tea, Coffee, Cappuccino est un témoignage de cette
époque. « Je voulais voir sʼil était possible de montrer un maximum dʼaspects de cette période,
un peu à la manière dʼune peinture historique, mais en utilisant le support de la photographie
documentaire. » Boris & Vita Mikhailov – Kharkov, Mars 2010
le site de la galerie Suzanne Tarrassiève
Illustration:
Sans titre,
Série : Yesterday's Sandwich 1960/70,
C-Print,
89 x 130 cm