Et un jour, devant un très beau lever de soleil, il décide de seulement le contempler et ne se lève pas pour le photographier. Un jour, donc, il refuse délibérément de photographier, il préfère regarder plutôt que viser, jouir plutôt que posséder, imprimer un souvenir dans sa mémoire plutôt qu’une image dans un album ou un fichier. Certes, il ne s’en glorifie pas, il n’en tire pas une théorie, une morale, il dit simplement avoir été trop paresseux pour se lever. Une démarche de plaisir et de paresse, une petite rébellion contre la logique productiviste et consumériste qui nous fait prendre des photos à tout va, qui nous contraint à photographier plutôt qu’à regarder, qui nous entraîne dans le tourbillon visuel.
Illustrations: 1_ 16 photographies que je n'ai pas prises (2013) /// 2_16 vues de Lourdes (2011)