vendredi 8 mai 2009
Chris Marker /// 1er Mai 2009 /// poptronics
Le 1er Mai vu par Chris Marker : le fond de l’air est grave
annick rivoire pour poptronics
Ils ont l’air grave et tendu de ceux qui ne sont pas à la fête. C’était pourtant pour célébrer le travail et tous les droits afférents qu’1,2 million de personnes (selon la CGT, 465.000 selon la police) ont défilé dans les rues le 1er mai 2009. Une participation historique, tout comme l’était ce moment d’unité syndicale inédite. Pourtant, sous l’objectif attentif et sensible de Chris Marker, ils ne sourient pas, ou presque. L’ambiance n’est pas à la fête mais bien plutôt à l’obstination. Obstination à se faire entendre d’un pouvoir de plus en plus autiste, retranché derrière sa ligne de défense, la crise internationale qui a bon dos, les « réformes » tant vantées de Sarkozy.
Alors même que les mouvements sociaux durent sans s’épuiser (de l’éducation aux chercheurs en passant par les salariés de Caterpillar, Molex ou Heuliez), ce 1er Mai n’est pas celui d’un printemps rouge. Brice Hortefeux a mollement concédé une prochaine rencontre avec les syndicats, tandis que les députés se déchaînent verbalement contre les irresponsables qui maintiennent les grèves à l’université ou les députés socialistes qui osent encore s’opposer au projet de loi Hadopi.
Et Chris Marker, le réalisateur du « Fond de l’air est rouge » et de « Chats perchés », ces deux films chargés d’histoire, de témoigner de cette obstination tranquille, de cette tension qui les tient, ces manifestants de l’an 09.
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les images sur flickr
le site de Chris Marker
Illustrations: 1_ Chris Marker "1er Mai 2009, Paris", PICT extrait d'une capture video, © Chris Marker /// 2_Jean Louis Boissier, Chris Marker saisit les images à l'aide d'un camescope numérique, © Jean-Louis Boissier