mercredi 23 décembre 2009

AMERICANA /// Frédéric Roux




Gotham, Ithaca, Ashtabula, Grand Rapids, Petoskey, Marquette, Ashland, Castle Danger, Lutsen, Bemidji, Fargo, Pierre, Kyle, Rapid City, Billings, West Yellowstone, Jackson Hole, Garden City, Wendover, Winnemucca, Auburn, San Francisco, Monterey, San Simeon, Mojave, Las Vegas, Kanab, Page, Bluff, Taos, Santa Fe, Santa Rosa, Amarillo, Oklahoma City, Mount Magazine, Little Rock, Memphis, Nashville, Louisville, Charleston, Elkton, Front Royal, Bethlehem, Brooklyn, Gotham.

voir

Frédéric Roux fut membre de Présence Panchounette (1969-1990)

J’ai raté la finale du 100 mètres aux JO de Pékin (ce serait un Jamaïcain nourri à la ganja qui aurait gagné), il n’était donc pas question que je rate le débat entre les deux candidats à la présidence du monde développé, d’autant plus que j’étais sur place. Enfin presque… pas dans le Mississippi comme quelques bons milliers de journalistes plus ou moins « embedded », mais dans le Minnesota. Plus précisément à Lutsen sur le Lac Supérieur (le plus grand lac du monde, 10% des réserves d’eau douce de la planète), Motel Mountain Inn, chambre 101 (deux lits doubles, smoke free, micro-onde, table-top, free wi-fi, spa, sauna, 110 $ sans les taxes) sur la Highway 61 (Bob Dylan est né pas très loin).
La soirée a mal commencé, des orages ont balayé la région à partir de 19 heures, des orages américains, « bigger than life », une heure avant le débat, tous les faisceaux étaient coupés, mais trois quarts d’heure plus tard, tout était rentré dans l’ordre, les éclairs ont cessé d’illuminer ma chambre et CNN triomphait des éléments.
lire la suite (tout en bas)

Illustrations: 1_Fréderic Roux "Le Roi" (Michigan), 2008 2_Frédéric Roux "Les vedettes" (Tennesse), 2008 /// 3_Frédéric Roux "L'arrière cour" (Kentucky),2008

dimanche 20 décembre 2009

Nonja /// Zoo Schönbrunn, Vienne /// Facebook



Nonja est un orang outan femelle de 33 ans. L'opération est sponsorisée par Samsung, qui prête un appareil de type ST1000. Cette caméra est reliée directement au compte facebook de Nonja par wifi. Comme les ourang-outans sont très forts, l'appareil dispose de protections adaptées. Cet appareil est également équipé d'un distributeur de grains de raisins déclenché à chaque photographie.
Nonja partage un espace de 750 mètres carré avec Sol (13 ans) et Vladimir (35 ans).
la page facebook de Nonja contient toute les photographie



illustration: 1 & 2_Nonja "wall photos facebook", 2009 /// 3_Video de présentation du projet avec Gerald Reitmayr, de Samsung Austria et Alfred Maier, responsable du pavillon de Nonja:

lundi 23 novembre 2009

Bretagne: voyager en couleurs (1907-1929) /// Plaques Autochromes /// Musée Albert Kahn, Boulogne



Au début du XXe siècle, la Bretagne est une région au caractère authentique. Les premiers autochromistes parisiens là découvrent en suivant les guides touristiques. Photographes amateurs, professionnels ou opérateurs des Archives de la Planète, ils vont y expérimenter le procédé autochrome inventé en 1907. Les photographies en couleurs véritables qu’ils rapportent illustrent des sites célèbres, des paysages maritimes, des scènes de la vie rurale ou des cérémonies religieuses. L'exposition regroupera 135 photographies et des films, issus des collections du musée Albert-Kahn ainsi que d’autres fonds pour un voyage inédit sur les terres de Bretagne.
plus d'information sur le site spécifique de l'exposition

L'exposition est présentée par Nathalie Boulouch. Historienne de l’art contemporain, Nathalie Boulouch est maîtresse de conférences à l’université Rennes 2 Haute-Bretagne. Elle est vice-présidente de la Société française de photographie, secrétaire générale des Archives de la critique d’art, membre du comité de rédaction des revues Etudes photographiques et Critique d’art.
Nathalie Boulouch est une spécialiste de la photographie couleur.Elle prépare un ouvrage sur la photographie couleur au XXeme siècle, à paraître aux éditions Textuel.

Illustrations: 1_ "La Grande Troménie - Reposoir Ecce Homo", Locronan (Finistère), 14-21 juillet 1929. Autochrome de Roger Dumas, Inv. A 60370. © Musée Albert-Kahn – Département des Hauts-de-Seine /// 2_ "Bigouden en costume de jeune marié", Penmarc’h (Finistère), 29 février 1920. Autochrome de Georges Chevalier, Inv. A 20287. © Musée Albert-Kahn – Département des Hauts-de-Seine

dimanche 22 novembre 2009

Jan Kempenaers /// Spomenik: The End of History /// Crown Gallery, Bruxelles



Dans le cadre de son projet « Spomenik: The End of History » (spomenik: "mémorial" en Serbo-Croate), Jan Kempenaers (né en 1968, vit à Anvers) a photographié en ex-Yougoslavie bon nombre de monuments érigés à la mémoire des batailles de la seconde guerre mondiale par l’ancien régime communiste. Ces constructions surprennent par leurs lignes spectaculaires et futuristes, leur plasticité et leur étonnante intégration au paysage.

plus d'information Crown Gallery, Bruxelles

Illustrations: 1_Jan Kempenaers "Spomenik #5", 2007, color photograph, 101 cm X 124 cm, 2_Jan Kempenaers "Spomenik #1", 2007, color photograph, 101 cm X 124 cm, courtesy Crown Gallery

dimanche 1 novembre 2009

Sascha Weidner /// Museum für Photographie Braunschweig /// Paris Photo 2009




L'exposition de Sascha Weidner (1976, Allemagne) s'intitule "Was übrig bleibt" (quand il ne reste rien d'autre à faire). Weidner génère des flux d'images articulés en sous-ensembles aux titres évocateurs: "Beauty Remains", "Don't Cry", "In Search Of Arcadia"... évoquant une innocence perdue, une quête toujours renouvelée de la beauté. Il présente ces flux sous diverses formes. Si à Braunschweig, il s'agissait de tirages de petites taille répartis sur toute la hauteur du mur avec un système d'étagères, ses expositions en galerie montrent plutôt des assemblages d'une dizaine de tirages de format, de sujet différents, non alignés. Il affirme ainsi une musicalité de l'accrochage, dont la figure fondatrice pourrait être John Baldessari. Dans la manière dont les images sont générées, il prend en compte les pratiques modernes involontaires de la photographie amateur pour les reprendre à son compte (contrejour, erreur de cadrage, etc...). Le résultat est très libre, prenant tantôt la forme d'un diaporama, tantôt d'un assemblage à l'intérieur d'un seul encadrement. La notion de "style" d'accrochage est chaque fois modifiée, soulignant par là qu'il ne souhaite pas être cantonné à un type de préoccupation. Le travail de Sascha Weidner sera présenté à Paris Photo 2009 sur la stand de la galerie Toni Tapies, de Barcelone

Plus d'info sur son site, très précis

illustrations: 1_vue d'exposition au Musée de la Photographie de Braunschweig, Allemagne 2_Sascha Weidner "new stuff" (extract), 2009 3_Sascha Weidner "Beauty Remains" (extract), courtesy galery Conrads

Boris Mikhailov /// Braunschweig /// Steidl verlag



le 27 Octobre, Boris Mikhailov a présenté en avant première au Centre de la Photographie de Genève la maquette de son livre "Braunschweig". Ce projet comprend plusieurs sous-ensembles, comme une redoutable série de portraits de profil, ainsi que les "bus-stop", et d'autres travaux de mise en scène réalisés dans des chambres d'hôtel.
Boris Mikhailov est né en 1938 en Ukraine. Il a travaillé en et sur l'union soviétique et les républiques socialistes, puis sur leur dislocation. Il revient aujourd'hui en travaillant une petite ville Allemande de Basse-Saxe, mettant en avant le caractère provincial de cette cité, comme dans la série des "bus-stop".
Il semble que pour Mikhailov, la situation provinciale de Braunschweig lui permette de parler de choses beaucoup plus large, mettant ainsi en parrallèle "local" et "global".

Au delà de la question de "l'homo sovieticus", Boris Mikhailov apparaît comme un artiste complet, dont les préoccupations vont bien au delà d'une situation politique subie. Il nous parle du corps de l'individu dans le corps social, de la violence de ces rapport sociaux, pour nous livrer des photographies, des collages, où la part écrite revêt une grande importance.
En attendant ce livre, plus d'information sur ses travaux antérieurs sur le site de la galerie Suzanne Tarasiève
illustration: Série : 1_Boris Mikhailov Yesterday's Sandwich 1960/70, C-Print, 89 x 130 cm /// 2_Boris Mikhailov, from his new book "Maquette Braunschweig“ (Steidl Verlag), 2008/ 2009, Courtesy Galerie Barbara Weiss, Berlin

vendredi 2 octobre 2009

La subversion des images /// Surrealisme, Photographie, Film /// Centre Pompidou





Au Centre Pompidou, une exposition passionnante explore les multiples usages et techniques employés par ce mouvement artistique pour modifier le regard

"Rien n'est venu donner autant raison au Surréalisme que la photographie" Salvador Dali


Critique de Muriel Berthou Crestey:

Jusqu’au 11 janvier, la cohésion de près de 400 œuvres habilement rassemblées sous le dénominateur commun d’une sédition iconographique, révèle la prodigalité des collections du Centre Pompidou, exceptionnellement accompagnées par certains fonds internationaux jusqu’alors inédits. Phares et chevilles ouvrières plus confidentielles de l’image s’y rencontrent. « La table de montage » est au cœur de cette révolution pourtant mâtinée d’un esprit de filiation avec les productions antérieures. Provoquant à coup sûr « l’étincelle » évoquée dans le Manifeste de 1924, les rapprochements font jaillir une « lumière particulière, (celle de) l’image, à laquelle nous nous montrons infiniment sensibles ».

L’espace métamorphosé de la galerie 2 renouvelle la magie des installations labyrinthiques dont André Breton semblait avoir le secret, en conciliant une réflexion approfondie sur la circulation des images à celle du spectateur. Un fil rouge - d’Ariane ? - fédère les neuf sections thématiques autour des multiples usages de l’image photographique, en symbiose avec le cinéma (de Man Ray, G. Dulac, L. Bunuel…).

Immédiatement, les titres palimpsestes dévoilent l’un des partis pris affichés de l’exposition : celui de nous inviter à passer « de l’autre côté du miroir » des apparences ; et mettre à l’épreuve les clichés du surréalisme. Le double du texte inversé apparaît sous forme d’ombre comme pour évoquer la métaphore freudienne de l’ardoise magique (où reste en partie visible la trace atténuée du graphisme passé) associée à l’inconscient. Déjà est-il question de l’écriture automatique et des circonvolutions de l’imaginaire ayant inspirées les superbes clichés d’Eileen Agar qui change, telle Circé, le rocher en lapin.

lire la suite de la critique de Muriel Berthou Crestey sur ViteVu

VIDEO Interview des commissaires

Illustrations: 1_Plan de l'exposition /// 2_Man Ray "Explosante fixe", 1934, Photographie publiée dans Minotaure n°5, 1934 et reprise dans André Breton, L’Amour fou, Paris, Gallimard, 1937, 22,8 x 17,8 cm /// 3_Paul Nougé "La Jongleuse", de la série « Subversion des images », 1929-1930 , 20 x 20 cm

vendredi 18 septembre 2009

Jean-Christian Bourcart /// Camden, New Jersey /// American crisis




C’est absurde, mais j'ai juste cherché sur le Web la ville la plus dangereuse des États-Unis.
Je voulais retrouver cette étrange énergie qui se dégage des lieux où les règles et les contraintes sociales sont abolies ou affaiblies. Un sentiment de liberté mêlé à l'excitation du danger. Je voulais m’assurer qu’il est encore possible d’aller vers les autres, si éloignés, si étrangers qu’il nous paraissent.
En tête de liste, j'ai trouvé Camden, New Jersey, à deux heures de New York. En y allant, j'ai découvert le visage de la pauvreté ordinaire cachée derrière les stigmatisations et les stéréotypes. Les gens sont durs, mais les rires sont sincères, et quand je me suis fait braquer par une prostituée, elle m'a rendu dix dollars pour ne pas me laisser dans le pétrin.
La ville a deux plans superposés, entremêlés, intriqués, l'un évident, géométrique, celui des rues, des voitures, des rares boutiques et des usines toxiques. L'autre est celui des sentiers tortueux entre les maisons éventrées et brûlées utilisées pour se défoncer ou pour le sexe.
Au début, je photographiais les junkies dans la rue pour deux dollars la séance. Et puis j'ai rencontré Suprême, que je paie 20 dollars chaque fois qu'il m'introduit dans une maison. Pendant que je shoote, il baratine les gens, prétendant être un étudiant en art ou un flic en civil. Un jour, je lui ai demandé s’il avait déjà fait de la prison; 17 ans pour meurtre me répondit-il.
J'y retourne régulièrement, ramenant et distribuant les photos déjà prises. Je suis fièrement devenu une sorte de photographe de quartier dont les œuvres sont accrochées au-dessus de la télé.
Je suis intéressé par ce que nous avons en commun avec les gens de Camden. Mais à la fois, on photographie toujours une différence et je me demande à quoi ça sert de rajouter du spectacle au spectacle. Peut-être qu’il s'agit de produire des preuves matérielles au sujet de la grosse machine économique et sociale qui nous embrasse et nous répudie. Comment on détermine la vérité - et ce qu’on en fait - est à la base de toutes les luttes sociales et politiques.

le site de Jean-Christian Bourcart
d'autres images ici

Illustrations: 1 et 2, Jean-Christian Bourcart, "Camden, New Jersey", extrait, 2008-2009, tous droits réservés, Jean-Christian Bourcart

lundi 14 septembre 2009

Clément Chéroux /// Diplopie. L'image photographique à l'ère des medias globalisés: essai sur le 11 septembre



Pourquoi n’avons-nous retenu du 11-septembre, l’événement le plus photographié de l’histoire, que quelques images, répétées en boucle ? Dans un ouvrage à la fois riche et concis, Clément Chéroux, historien de la photographie et conservateur au Centre Pompidou, décortique ce « paradoxe du 11 septembre ».

Il existe peu de livres sur le 11-septembre. Depuis 2001, on trouve à foison dans les librairies des ouvrages sur Al Quaida et Ben Laden, le terrorisme en général et la menace islamiste en particulier, ou bien encore des récits de survivants ou des romans librement inspirés des événements de ce matin de septembre. Mais les essais offrant une analyse approfondie et circonstanciée des attentats du 11-septembre en eux-mêmes, de ce qui nous est arrivé ce jour-là, restent singulièrement rares, même huit ans après. Le livre que nous offre aujourd’hui Clément Chéroux, historien de la photographie et conservateur au Centre Pompidou est d’autant plus précieux.

Son titre, Diplopie, n’indique pas d’emblée que l’on a entre les mains un livre sur le 11-septembre. De même, il faut un instant de réflexion pour s’apercevoir que la couverture est une photographie en gros plan d’une des tours du World Trade Center… Diplopie est en fait un terme emprunté au vocabulaire de l’ophtalmologie, qui désigne « un trouble fonctionnel de la vision qui se traduit par la perception de deux images pour un seul objet ». Voir double, en somme. Le terme résume à merveille l’objet des recherches auxquelles s’est consacré Clément Chéroux lors d’un séjour à l’Université de Princeton. Il y a passé méthodiquement en revue la presse américaine et internationale des 11 et 12 septembre 2001, dans le but de comprendre pourquoi, en regardant les photographies du 11-septembre publiées dans la presse, nous avons eu l’impression de voir double. Une telle impression peut correspondre à deux sentiments distincts, autour desquels s’articulent les deux parties du livre : le sentiment de mise en boucle et celui de déjà-vu.
lire la suite sur la vie des idées

Illustrations: 1_couvertures de quotidiens Américains du 12 Septembre 2009. plus d'infos ici
2_couverture du livre Clément Chéroux, Diplopie. L’image photographique à l’ère des médias globalisés : essai sur le 11 septembre 2001, Cherbourg-Octeville, Le Point du Jour, 2009. 136 p., 65 illustrations, 20 €.

jeudi 3 septembre 2009

Les belles images de Taroop & Glabel /// Galerie Sémiose, Paris



Communiqué de presse de la galerie:

Pour cette nouvelle exposition, le collectif d’artiste Taroop & Glabel présentera une sélection d’images des plus pertinente issues de son fonds iconographique constitué par les artistes au fil des années.
Pour le plus grand bonheur de tous.
Réalisée avec le concours de la presse régionale, cette sélection intitulée « Les belles images de Taroop & Glabel » réutilise une quarantaine d’images légendées, simplement extraites des journaux quotidiens. « Garanties sans retouche et sans recadrage », images et légendes n’ont pas été modifiées, ni interverties, mais seulement agrandies « pour assurer une plus grande lisibilité ». Leur autonomie, ces images l’ont incontestablement constituée sur la radicalité
d’un geste artistique qui donne simplement à voir. À voir mais aussi à s’amuser de cette foire aux vanités, aux vieilles illusions et aux fausses gloires par lesquelles, depuis la nuit des temps on se voile le réel.
Fondé au début de la décennie 90, le collectif Taroop & Glabel s’est fait une spécialité de l’observation amusée du monde qui l’entoure. Il sait prendre garde, surtout, aux formes nouvelles qu’emprunte aujourd’hui cet éternel penchant qui est en l’homme de s’abuser lui-même et d’abuser son prochain : société de consommation, société des loisirs, société du spectacle ; règne de la publicité, des parcs d’attractions et du journal télévisé. Tout coïncide ici dans un même éclat de rire, féroce, et pour que vacillent les idoles.
Cette exposition de Taroop & Glabel sera l’occasion de rééditer « Aucune photo ne peut rendre la beauté de ce décor ». Un livre d’artiste dont le titre résume tout l’enjeu de la lutte. L’ennemi est ici directement désigné : la bêtise, sous toutes ses formes. La bêtise au travers de toutes ses manifestations, au travers de ses multiples actualisations. Un titre qui fait trou dans ce trop plein d’évidence, dans ce trop plein d’assurance qui sont devenus, plus que jamais, la caractéristique de notre temps.

exposition du 4 septembre au 3 octobre 2009
plus d'informations: galerie Semiose

L'instinct de modules
: texte de François Coadou sur Taroop et glabel
texte d'Emmanuel Latreille sur Taroop et Glabel

Illustrations: 1_ Taroop & Glabel, "Qui peut bien voler ainsi les portails ?", 2009 Impression pigmentaire sur papier; 47 x 57 cm /// 2_Taroop & Glabel, "Aucune photo ne peut rendre la beauté de ce décor", 2009, Impression pigmentaire sur papier; 47 x 57 cm
courtesy galerie Semiose et Taroop et Glabel

jeudi 9 juillet 2009

Cieslik und Schenk /// IF AND ONLY IF /// Computer Generated Photography /// Galerie Catherine Bastide




Le rapport entre la photographie en tant que médium apte à représenter fidèlement le monde et les conditions de la perception via un support a été exploré sous différents angles. Pour éviter le brouillage de l’objet visé, Cieslik et Schenk construisent et produisent leurs images par le seul biais de l’ordinateur. Ils inventent littéralement leurs images, non seulement par la représentation d’un motif mais aussi par la mise en place d’installations visant à donner l’illusion d’un réel travail photographique. Le temps nécessaire à la minutieuse élaboration de ces œuvres leur confère netteté, intensité et consistance, bien qu’elles semblent de prime abord relever plutôt de l’accident.

Cieslik et Schenk, avec leurs tirages lambda aux petits formats soigneusement encadrés, ne se contentent pas de récréer une image photographique : ils sondent le potentiel discursif des corrélations entre image et support. En amenant le regardeur vers l’image suivant une approche faussement dilettante et des motifs a priori banals, ils le privent de tout éclaircissement d’ordre factuel quant aux sujets représentés. Mais on en découvre davantage que ce qu’il y a à voir. En prenant conscience que nous regardons des bribes de réalité, semblables à des photos mais qui ne correspondent précisément à rien de ce qui nous entoure, nous nous concentrons sur la « grammaire » du langage pictural. Le recours à des éléments fictifs nous dévoile notre penchant à suivre la logique interne propre à toute image.

lire la suite sur le site de la galerie Catherine Bastide

Illustrations: 1_ Cieslik et Schenk "DGM 19:12, untitled" , 2008, Lambda print - 40,5 x 56,5 cm 2_Cieslik et Schenk "GMC 09:23, untitled", 2007, Lambda print - 85 x 68 cm / 120 x 100 cm framed

jeudi 2 juillet 2009

Arnold Odermatt /// En service /// Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois



De 1948 jusqu’à l’âge de sa retraite officielle dans les années 90’, Arnold Odermatt fut employé comme policier « au trafic » dans le petit canton suisse de Nidwalen où il vit toujours. Entouré de montagnes et longtemps isolé par un grand lac, ce magnifique paysage allait être pendant près de quarante ans le témoin et la toile de fond de centaines de photographies : accidents, routes, mais aussi petites villes, coéquipiers dans l’exercice de leurs fonctions, portraits… L’agent Odermatt prenait une série de photographies pour compléter ses rapports écrits mais toujours aussi une autre série pour lui même. Si les raisons profondes d’une telle pratique demeurent mystérieuses, la qualité et la beauté de ces photographies n’en sont pas moins saisissantes.

L’histoire veut qu’un jour, Harald Szeeman entrant dans la petite station de police du canton remarqua les photographies sur le mur et décida d’exposer une série de ces accidents lors de la Biennale de Venise de 2001.
Certes, l’accident apparaît comme un thème prédominant, mais les images d’Odermatt n’en demeurent pas moins étrangement dénuées de toute violence ou de blessure. Dans nombre de ces images, de sculpturales épaves peuplent un paysage calme et serein.
lire la suite sur le site de la galerie vallois

le site de Arnold Odermatt

illustrations: 1_Arnold Odermatt, Oberdorf, 1965, silver-gelatin print, 19 x 19 inches 2_ Arnold Odermatt, Hergiswil, 50 X 50 cm, 1982

dimanche 28 juin 2009

Iconologie /// W.J.T. Mitchell /// visual studies


À la confluence de l'histoire de l'art, de l'esthétique, de la théorie littéraire et des cultural studies, une discipline proprement « inouïe » a vu le jour outre-Atlantique : les visual studies. W.J.T. Mitchell en aura été l'un des principaux instigateurs. Avec son Iconologie, l'auteur nous pousse à considérer l'image en ce qu'elle participe de l'intégralité de la sphère sociale, mais aussi en ce qu'elle empreint toute discipline en son épistémologie même, de la littérature aux sciences, et toute politique, de l'image-making des politiciens à leurs discours de la « fabrication d'une certaine image » à « l'art de faire croire à la réalité de cette image », disait Hannah Arendt.
lire la suite chez l'éditeur les prairies ordinaires

l'éloquence des images: une critique du livre chez nonfiction.fr

Illustration: couverture du livre de W.J.T Mitchell, Iconologie: image, texte, idéologie, traduit de l'anglais par Maxime Boidy et Stéphane Roth, Les Prairies ordinaires, Coll. "Penser/Croiser", avril 2009

mardi 23 juin 2009

Hong Hao /// Mes choses /// Scanner-ranger



Hong Hao, artiste chinois basé à Beijing présente ses derniers patchworks d’objets.
Hong Hao est un des artistes précurseurs de la scène artistique contemporaine chinoise. Né à Pékin en 1965, il sort lauréat de l’académie centrale des beaux-arts de Pékin en 1989.
Vers la fin des années 1990, Hong Hao réalise des sérigraphies intitulées ‘Selected Scriptures’ qui ressemblent aux pages des cartes d’un ancien atlas chinois. Il essaie avec ironie de modifier notre perception conformiste en y introduisant des changements et en ajoutant des détails fantaisistes. Ces touches humoristiques sont empruntées à la philosophie, la médecine, l’idéologie ou la consommation, et sont traitées avec une méticuleuse attention au détail.
Hong Hao inaugure sa série photographique en 1999 avec « Tour Guide » où il se met en scène comme guide au milieu d’un groupe de touristes occidentaux sur la grande muraille de Chine ou au milieu de la place Tienanmen dans le but d’établir un relais entre les cultures. Dans « Monsieur Hong » et « Monsieur Gnoh » il pose dans des environnements kitsch aux décors chargés et excessifs en réponse à la récente déferlante consumériste qui touche la Chine, et dont les signes extérieurs de richesse sont étalés de façon ostentatoire.
C’est en 2001 que Hong Hao commence la désormais célèbre série ‘My Things’, dont la Galerie Albert Benamou présente les photographies du 2 au 25 Avril 2009. dans cet ensemble Hong Hao entreprend une carte de son propre monde tout en mettant en avant la Chine actuelle, en utilisant toutes sortes d’objets amassés durant ces dernières années ou collectionnés lors de ses virées à Panjiayuan, marché aux puces de Pékin. L’extraordinaire étalage de biens est soigneusement classifié par forme et par genre : documents privés, produits de consommation courante, livres d’art, catalogues d’exposition, cheveux, et un innombrable amoncellement de devises comme dans 55 976, toutes individuellement scannées une à une, puis harmonieusement rassemblées et figées à jamais, réduisant ainsi ces objets colorés à leur plus simple matérialité. Seuls la forme et les aspects superficiels des objets y sont conservés.
lire la suite galerie Albert Benamou

plus d'info


Illustration: 1_Hong Hao "My things-book-keeping of 06" (2006), Digital Photograph, 170X290 cm /// 2_Hong Hao "My Things No. 5" (2002), Digital Photograph, 120 x 210 cm. courtesy galerie Albert Benamou

jeudi 18 juin 2009

David Ortsman /// Une minute de silence /// La prise d'air



Pendant une minute est montée en boucle (dans une continuité parfaite, ce qui rend le point de montage invisible) une très courte séquence au cours de laquelle la présentatrice du journal télévisé de TF1, Claire Chazal, hausse les épaules et s'affaisse, bouche ouverte. Sur cette image est «collée» une respiration, jouée par une actrice.

«La prise d'air, moment par excellence invisible, est l'objet de la vidéo, une répétition du même sur une minute, donc à l'infini. En un plan séquence étouffant, tout ce que le JT représente est transformé, dans un raccourci réellement saisissant (une sorte de noyade cathodique). Une mécanique si bien rôdée, plastique parfaite, qui pourtant ne produit que de l'air...» (in Frédéric Dumond, Catalogue de télémétries, artistes et télévision)

voir la video

Illustration: David Ortsman "une minute de silence", video, 1'04", 2004, exposition "Nous ne vieillirons pas ensemble", galerie Marion Meyer

samedi 13 juin 2009

Archivo /// curated by Willem van Zoetendaal /// MK galerie




Le magazine ARCHIVO est le point de départ de l'exposition. ARCHIVO est une publication bi-mensuelle dédiée à la photographie; elle est publiée à Amsterdam par Willem van Zoetendaal en coopération avec Paul Kooiker.

plus d'informations sur le site de la MK galerie

illustrations: 1_Eva-Fiore Kovacovsky, Frozen Still Life 1, C-print, 2005 2_Archivio, special issue Eva-Fiore Kovacovsky

jeudi 4 juin 2009

Gustave le Gray au Caire /// L'atelier dévoilé



C ‘est une image petite, ancienne, un peu jaunie, et qui ne paie pas de mine. Mais elle risque fort d’exciter les collectionneurs et historiens qui viendront à la foire Paris Photo, du 13 au 16 novembre, au Carrousel du Louvre. La galerie Lumière des roses, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), exposera un document inédit qui représente l’atelier du photographe Gustave Le Gray (1820-1884) au Caire, en Egypte.
Une image rare, parce qu’elle illustre une période mystérieuse du plus flamboyant des photographes du XIXe siècle. Cette découverte, dit Pierre-Marc Richard, conseiller de la galerie,“est comme une machine à voyager dans le temps. Elle éclaire un peu la nuit qui entoure l’exil oriental de Le Gray”.
Il y a deux vies chez Le Gray. Sa période faste court des années 1850 à 1860. A la tête d’un somptueux studio boulevard des Capucines, à Paris, avec toute une équipe, il photographie les intellectuels et les puissants, du philosophe Victor Cousin au futur Napoléon III. Il sort de l’atelier et fait partie du carré de photographes qui, à la demande de l’Etat, parcourt la France, en 1851, dans des conditions dantesques, afin d’immortaliser les monuments historiques en déshérence. Il prend des vues monumentales de Paris et de la forêt de Fontainebleau. Il réalise un reportage sur les troupes impériales en manoeuvre. Il initie à la photo tout ce qui compte à Paris… Le Gray est surtout devenu mythique pour une série de marines, à la lumière subtile, saluées dès son époque. Et dont une image, La Grande Vague, a été vendue 791 700 euros, chez Sotheby’s en 1999 ; c’était alors la photo la plus chère de l’histoire.
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Gustave Le Gray, hypothèse de l'auto-portrait

Illustrations: 1_Gustave LE GRAY "Village Arabe et Palmiers Doum", Egypt, 1867, Albumen print from a paper negative, 31.7 x 40.5 cm. /// 2_Atelier de Gustave Le Gray au Caire vers 1865-70, 12x17,5cm, Photographe non identifié. Coll. galerie lumière des Roses, Montreuil.

jeudi 28 mai 2009

Eric Tabuchi /// K Concret /// Galerie Florence Loewy




Gamin, languissant d’ennui ou trépignant d’impatience sur la banquette arrière d’une auto filant sur la route des vacances, on s’est tous inventé des distractions pour faire passer le temps: trouver le département correspondant à telle plaque d’immatriculation, vociférer au premier véhicule rouge aperçu ou dénicher dans le paysage un élément commençant par la lettre b. Au volant de sa voiture, Éric Tabuchi a eu une autre idée : recomposer l’alphabet en photographiant l’arrière de camions de marchandise affublé d’une lettre logotypée. Une entreprise certes ludique en apparence, mais non moins fastidieuse : quelques milliers de kilomètres parcourus durant ces quatre dernières années auront été nécessaires pour aller, dans le désordre bien entendu, du point A au point Z, et finalement constituer les 26 éléments d’un premier Alphabet Truck paru dernièrement, une seconde édition étant d’ores et déjà au programme. Quatre ans à coller au Q des camions sans états d’âme, avant de finir par tomber dessus…
par Anne Lou Vincente
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vues de l'exposition

le site de Eric Tabuchi

Illustrations: 1_Eric Tabuchi "K concret", carton d'exposition, 2008 /// 2_Eric Tabuchi "Hot Dog", 2008, 80 X 150 cm /// © Eric Tabuchi

mardi 26 mai 2009

Renee Cox /// The Discret Charm of the Bougies /// Galerie Nordine Zidoun, Paris



Le charme discret de la bourgeoisie
Renee Cox est l’une des artistes afro-américaines les plus controversées de nos jours. Elle utilise son corps, nu ou non, afin de célébrer la féminité noire, et afin de critiquer une société trop souvent raciste et sexiste.
Renee Cox est née en 1960 à Colgate en Jamaïque. Sa première ambition a été de devenir réalisatrice. « J’étais très intéressée par le visuel » dit-elle dans une interview, « mais j’ai eu une sorte de crise, j’ai eu besoin d’un résultat immédiat, ce que m’apportait la photographie alors que faire un film est un projet plus long et ambitieux ».
Son travail, dès ses prémices, montre un intérêt pour les problèmes sociaux. Il réinterprète également des images religieuses universelles. It Shall Be Named (1994) une série de onze photographies, représentent un homme noir disproportionné pendu à une croix. Nous sommes plus proche d’une image représentant un homme lynché que d’ un christ.

lire la suite galerie Nordine Zidoun

le site de Renee Cox

illustrations: 1_Renee Cox "Housewife", 2008, 76 X 101 cm /// 2_Renee Cox "Miss Thang", 76 X 101 cm, 2008

Brian Ulrich /// Dark Stores and Dead Malls /// Julie Saul Gallery NY






Statement of "Copia"
In 2001 citizens were encouraged to take to the malls to boost the U.S. economy through shopping, thereby equating consumerism with patriotism. The Copia project, a direct response to that advice, is a long-term photographic examination of the peculiarities and complexities of the consumer-dominated culture in which we live. Through large scale photographs taken within both the big-box retail stores, and the thrift shops that house our recycled goods, Copia explores not only the everyday activities of shopping, but the economic, cultural, social, and political implications of commercialism and the roles we play in self-destruction, over consumption, and as targets of marketing and advertising. By scrutinizing these rituals and their environments, I hope that viewers will evaluate the increasing complexities of the modern world and their role within it.

lire la suite sur le site de Julie Saul Gallery

le site de Brian Ulrich

Illustrations: 1_ Stephen Shore "Richland Mall", 1973 /// 2_Brian Ulrich "Richland Mall", 2009, pigmented ink print, 11x14" edition of 15, 40x50" ed. of 7 /// 3_Brian Ulrich "Randall Park Mall", 2008, pigmented ink print, 11x14" edition of 15, 48x60" ed.of 7(Indianapolis, IN, taken in November) /// 4_Brian Ulrich "Kligman's Furniture", 2008, pigmented ink print, 11 x 14" edition of 15, 40 x 50" edition of 5

samedi 16 mai 2009

BANGKOK /// Heidi Specker /// Germaine Krull




Depuis les travaux des années 90 intitulés "Speckergruppen" , Heidi Specker étudie les principes structurels qui soustendent l’architecture moderne et comment cela se relie à la construction d’une image. Aux "Speckergruppen", suit un travail intitulé "Concrete", un examen détaillé des matériaux et de leur apparence visuelle. Dans ses dernières séries, Im Garten, Specker est retournée à la nature de la photographie et réflète les relations entre la nature et l’architecture, juxtaposant dans ses compositions des immeubles et la flore qui les entoure. Comme on le voit dans son livre, le plaisir visuel dans les photographies de Specker et son utilisation trompeuse des couleurs rappellent le travail de Albert Renger-Patzsch. Architecture et nature se fondent pour former graphiquement des scènes de luminosité energétique.

un extrait du livre, qui met en correspondance ses travaux avec ceux de Germaine Krull, 75 ans plus tôt

le site de Heidi Specker

Illustrations: 1_BANGKOK HEIDI SPECKER GERMAINE KRULL 2005, Ann und Jürgen Wilde, 160 pages, 66 images /// 2_BANGKOK XIV (40/41/42) 2005, Fine Art Prints on Fabriano, 30,5 x 23,5 cm /// 3_BANGKOK I (1/2/3) 2005, Fine Art Prints on Fabriano, 30,5 x 23,5 cm /// © Heidi Specker

vendredi 15 mai 2009

Malick Sidibé /// interview /// L'homme aux mille appareils ou la caverne d'Ali Baba de Bagadadji



Malick Sidibé, 74 ans, est une mémoire vivante du Mali de la fin de la colonisation et de l'indépendance. C'est à la fin des années 1950 qu'il a fait ses premières photos. Malheureusement, la plupart de ses premiers clichés (ceux du studio "Photo Service" qu'il gère de 1958 à 1962) sont perdus. Ayant quitté son village de Soloba assez tôt, Malick est engagé d'abord comme dessinateur par le photographe Gérard Guillat, un Français de Bamako. Rapidement, alors que "Gégé la pellicule" couvre les fêtes de la petite société coloniale, Malick couvre les fêtes des Bamakois. Il alterne donc travail en studio le jour et clichés "sur le vif" le soir...

Interview Malick Sibide (Afrique in visu)

Comment as-tu débuté le métier de photographe ?
Dans mon village, un commandant colonial m'a trouvé un talent de dessinateur. Il voulait m'aider financièrement pour que j'aille aux Beaux-Arts à Paris. En 1952, finalement le destin m'a amené à Bamako à L' INA (anciennement appelé l'école des artisans soudanais). Quand un français est venu pour ouvrir son studio photo à Bamako, il a demandé à l'INA de lui conseiller un artiste pour décorer son studio. C'est ainsi que je suis devenu le premier employé de l'homme qu'on surnomme "Gégé la pellicule" en 1955. Je suis tout d'abord caissier dans cette boutique du centre ville : Photo service. En 1956 avec mes premiers salaires, j'obtiens mon premier appareil un Brownie Flash alors que je continue à servir les clients. C'est comme cela que je me suis lancé dans la photographie. Peu à peu j'ai réalisé des photos dans les soirées de Bamako ou encore des photos d'identité.

Quand as-tu eu ton propre studio photo ?

J'ai ouvert le Studio Malick à Bagadadji en 1962. En 1960, j'avais racheté tout le matériel photo d'un militaire français à Kati. A cette époque là Seydou Keïta, Youssouf Traore et bien d'autres possédaient déjà leur propre studio à Bamako. Aujourd'hui chaque famille quasiment a son propre studio… C'était une époque très prolifique pour la photographie. Les jeunes venaient se faire photographier avant d'aller en soirée. Je réalisais des reportages sur les jeunes dans des soirées. Je pouvais parfois en couvrir jusqu'à 6 par samedi ! C'était l'époque où la musique européenne était à la mode et les jeunes se libéraient par celle-ci. On pouvait danser en couple (chachacha…) comme les européens.
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plus d'infos

Illustrations: 1_Malick Sidibé "Un très curieux ventilateur", 1968, Gelatin silver print, 30 x 24 cm /// 2_Malick Sibide "Nuit de Noël", 1963, Gelatin silver print, 60 x 50 cm /// © Malick Sibide

mercredi 13 mai 2009

Concours GPS 1ere édition /// Google Street Photography



Google Map permet d'afficher depuis peu la vue des rues (Street View), grâce à un étonnant dispositif photographique. Pour accéder à ces vues, il suffit de zoomer au maximum sur un point de la carte routière Google Map. Vous pouvez ensuite librement vous déplacer dans ou en-dehors de la ville.
Ce concours prend forme grâce à l'incroyable banque d'images proposée par Street View et seules les images provenant directement de Street View peuvent être utilisées dans le cadre de ce concours photographique.
La question de photographie dans ce concours réside dans l'utilisation de photographies existantes, prises mécaniquement. L'aspect technique est envisagé autrement: vous n'avez pas besoin d'un appareil photographique mais d'une connexion internet.

Pour la première fois, la question de street photography ne correspond plus à un engagement technique, mais seulement à une observation et à une déambulation virtuelles. Débarassé d'une contrainte majeure, il permet d'appréhender une nouvelle forme de représentation et de se livrer à une pratique nouvelle, expérimentale
en savoir plus
illustration: 1_"Sam Ellis Store", Google Street Photography, extract from www.risoom.com, une proposition de Laurent Isnard.2_google cars: des habitants bloquent les google cars dans le sud de l'Angleterre, 15 mai 2009 voir ici

mardi 12 mai 2009

Christopher Williams /// Galerie Gisela Capitain /// dix-huit leçons sur la société industrielle




Christopher Williams appartient à cette génération d'artistes américains formée par les principaux acteurs de l'art conceptuel. Sa pratique artistique est structurée par un désir : celui de s'infiltrer au cœur de la société américaine pour en révéler les aberrations culturelles. Ce mouvement au cœur du système de représentation des médias, représentation désormais structurée par la puissance idéologique des compagnies, ce mouvement donc s'accompagne chez lui d'une grande méfiance envers un art qui serait désincarné, sans âme, sans beauté plastique.
Chaque œuvre de cet artiste américain est une métaphore de la déformation subie par l'image aujourd'hui. Ses carcans sont nombreux. La camisole du réel n'est plus qu'illusion alors que la présentation marchande évoque sur un mode métaphorique les préceptes démocratiques de nos sociétés. L'œuvre de Williams est critique et politique. Elle tente de déconstruire l'ordre symbolique des représentations sociales. Construire un nouvel imaginaire est au prix de cette déconstruction.

galerie Gisela Capitain

illustrations:
1_Cutaway model Switar 25mm f1.4 AR. Glass, wood and brass. Douglas M. Parker Studio, Glendale, California, November, 17, 2007
2008, C-Print Photograph: 50,8 x 61 cm, Framed: 86 x 95 cm
For Example: Dix-Huit Leçons Sur La Société Industrielle (Revision 7)
2_Linhof Technika V fabricated in Munich, Germany. Salon Studio Stand fabricated in Florence, Italy. Dual cable release. Prontor shutter. Symar-s lens 150mm/f 5.6 Schneider Kreuznach. Sinar fresnel lens placed with black tape on the ground glass. Dirk Sharper Studio, Berlin, June 20, 2007
2008, C-print, Photograph: 45,5 x 35,5 cm, Framed: 86,4 x 75 x 2,8 cm, For Example: Dix-Huit Leçons Sur La Société Industrielle (Revision 7)

© Christopher Williams et Galerie Gisela Capitain, Köln