dimanche 28 juin 2009

Iconologie /// W.J.T. Mitchell /// visual studies


À la confluence de l'histoire de l'art, de l'esthétique, de la théorie littéraire et des cultural studies, une discipline proprement « inouïe » a vu le jour outre-Atlantique : les visual studies. W.J.T. Mitchell en aura été l'un des principaux instigateurs. Avec son Iconologie, l'auteur nous pousse à considérer l'image en ce qu'elle participe de l'intégralité de la sphère sociale, mais aussi en ce qu'elle empreint toute discipline en son épistémologie même, de la littérature aux sciences, et toute politique, de l'image-making des politiciens à leurs discours de la « fabrication d'une certaine image » à « l'art de faire croire à la réalité de cette image », disait Hannah Arendt.
lire la suite chez l'éditeur les prairies ordinaires

l'éloquence des images: une critique du livre chez nonfiction.fr

Illustration: couverture du livre de W.J.T Mitchell, Iconologie: image, texte, idéologie, traduit de l'anglais par Maxime Boidy et Stéphane Roth, Les Prairies ordinaires, Coll. "Penser/Croiser", avril 2009

mardi 23 juin 2009

Hong Hao /// Mes choses /// Scanner-ranger



Hong Hao, artiste chinois basé à Beijing présente ses derniers patchworks d’objets.
Hong Hao est un des artistes précurseurs de la scène artistique contemporaine chinoise. Né à Pékin en 1965, il sort lauréat de l’académie centrale des beaux-arts de Pékin en 1989.
Vers la fin des années 1990, Hong Hao réalise des sérigraphies intitulées ‘Selected Scriptures’ qui ressemblent aux pages des cartes d’un ancien atlas chinois. Il essaie avec ironie de modifier notre perception conformiste en y introduisant des changements et en ajoutant des détails fantaisistes. Ces touches humoristiques sont empruntées à la philosophie, la médecine, l’idéologie ou la consommation, et sont traitées avec une méticuleuse attention au détail.
Hong Hao inaugure sa série photographique en 1999 avec « Tour Guide » où il se met en scène comme guide au milieu d’un groupe de touristes occidentaux sur la grande muraille de Chine ou au milieu de la place Tienanmen dans le but d’établir un relais entre les cultures. Dans « Monsieur Hong » et « Monsieur Gnoh » il pose dans des environnements kitsch aux décors chargés et excessifs en réponse à la récente déferlante consumériste qui touche la Chine, et dont les signes extérieurs de richesse sont étalés de façon ostentatoire.
C’est en 2001 que Hong Hao commence la désormais célèbre série ‘My Things’, dont la Galerie Albert Benamou présente les photographies du 2 au 25 Avril 2009. dans cet ensemble Hong Hao entreprend une carte de son propre monde tout en mettant en avant la Chine actuelle, en utilisant toutes sortes d’objets amassés durant ces dernières années ou collectionnés lors de ses virées à Panjiayuan, marché aux puces de Pékin. L’extraordinaire étalage de biens est soigneusement classifié par forme et par genre : documents privés, produits de consommation courante, livres d’art, catalogues d’exposition, cheveux, et un innombrable amoncellement de devises comme dans 55 976, toutes individuellement scannées une à une, puis harmonieusement rassemblées et figées à jamais, réduisant ainsi ces objets colorés à leur plus simple matérialité. Seuls la forme et les aspects superficiels des objets y sont conservés.
lire la suite galerie Albert Benamou

plus d'info


Illustration: 1_Hong Hao "My things-book-keeping of 06" (2006), Digital Photograph, 170X290 cm /// 2_Hong Hao "My Things No. 5" (2002), Digital Photograph, 120 x 210 cm. courtesy galerie Albert Benamou

jeudi 18 juin 2009

David Ortsman /// Une minute de silence /// La prise d'air



Pendant une minute est montée en boucle (dans une continuité parfaite, ce qui rend le point de montage invisible) une très courte séquence au cours de laquelle la présentatrice du journal télévisé de TF1, Claire Chazal, hausse les épaules et s'affaisse, bouche ouverte. Sur cette image est «collée» une respiration, jouée par une actrice.

«La prise d'air, moment par excellence invisible, est l'objet de la vidéo, une répétition du même sur une minute, donc à l'infini. En un plan séquence étouffant, tout ce que le JT représente est transformé, dans un raccourci réellement saisissant (une sorte de noyade cathodique). Une mécanique si bien rôdée, plastique parfaite, qui pourtant ne produit que de l'air...» (in Frédéric Dumond, Catalogue de télémétries, artistes et télévision)

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Illustration: David Ortsman "une minute de silence", video, 1'04", 2004, exposition "Nous ne vieillirons pas ensemble", galerie Marion Meyer

samedi 13 juin 2009

Archivo /// curated by Willem van Zoetendaal /// MK galerie




Le magazine ARCHIVO est le point de départ de l'exposition. ARCHIVO est une publication bi-mensuelle dédiée à la photographie; elle est publiée à Amsterdam par Willem van Zoetendaal en coopération avec Paul Kooiker.

plus d'informations sur le site de la MK galerie

illustrations: 1_Eva-Fiore Kovacovsky, Frozen Still Life 1, C-print, 2005 2_Archivio, special issue Eva-Fiore Kovacovsky

jeudi 4 juin 2009

Gustave le Gray au Caire /// L'atelier dévoilé



C ‘est une image petite, ancienne, un peu jaunie, et qui ne paie pas de mine. Mais elle risque fort d’exciter les collectionneurs et historiens qui viendront à la foire Paris Photo, du 13 au 16 novembre, au Carrousel du Louvre. La galerie Lumière des roses, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), exposera un document inédit qui représente l’atelier du photographe Gustave Le Gray (1820-1884) au Caire, en Egypte.
Une image rare, parce qu’elle illustre une période mystérieuse du plus flamboyant des photographes du XIXe siècle. Cette découverte, dit Pierre-Marc Richard, conseiller de la galerie,“est comme une machine à voyager dans le temps. Elle éclaire un peu la nuit qui entoure l’exil oriental de Le Gray”.
Il y a deux vies chez Le Gray. Sa période faste court des années 1850 à 1860. A la tête d’un somptueux studio boulevard des Capucines, à Paris, avec toute une équipe, il photographie les intellectuels et les puissants, du philosophe Victor Cousin au futur Napoléon III. Il sort de l’atelier et fait partie du carré de photographes qui, à la demande de l’Etat, parcourt la France, en 1851, dans des conditions dantesques, afin d’immortaliser les monuments historiques en déshérence. Il prend des vues monumentales de Paris et de la forêt de Fontainebleau. Il réalise un reportage sur les troupes impériales en manoeuvre. Il initie à la photo tout ce qui compte à Paris… Le Gray est surtout devenu mythique pour une série de marines, à la lumière subtile, saluées dès son époque. Et dont une image, La Grande Vague, a été vendue 791 700 euros, chez Sotheby’s en 1999 ; c’était alors la photo la plus chère de l’histoire.
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Gustave Le Gray, hypothèse de l'auto-portrait

Illustrations: 1_Gustave LE GRAY "Village Arabe et Palmiers Doum", Egypt, 1867, Albumen print from a paper negative, 31.7 x 40.5 cm. /// 2_Atelier de Gustave Le Gray au Caire vers 1865-70, 12x17,5cm, Photographe non identifié. Coll. galerie lumière des Roses, Montreuil.