dimanche 16 octobre 2011

clément chéroux /// photographier la pensée


Photographier la pensée - Clément CHEROUX par centrepompidou

Plus d'un riche parcours universitaire, Clément Chéroux est conservateur pour la photographie au Centre Pompidou (MNAM-CCI), objet sur lequel il porte un regard précis et singulier tout au long des nombreux ouvrages qu'il a publié sur la question. Il posera la question suivante lors de sa prise de parole: Comment photographier la pensée, s'appuyant sur des tentatives historiques, allant de Louis Darget à Armando Salas Portugal. 

Edvard Munch /// L'oeil moderne /// Centre Pompidou



Munch, inventeur d’un geste photographique.



Munch invente la pratique de l’autoportrait «  à bout de bras » qui consiste à s’emparer de la caméra, à tendre son bras et à retourner l’appareil vers lui, comme on le fait aujourd’hui avec les téléphones portables. Il est donc très moderne. Sa pratique photographique a son autonomie. Cela ne veut pas dire que sa peinture ne soit pas imprégnée par la photographie. Un certain nombre d’éléments qu’il découvre dans sa pratique photographique ou dans la presse illustrée se retrouvent dans ses tableaux. C’est ce que nous montrons dans la quatrième salle sur « l’espace optique » où les thèmes sont très inspirés par le cinéma (notamment les chevaux au galop, stéréotypes filmiques, ou encore les travailleurs sortant de l’usine, filmés par beaucoup d’opérateurs). Dans ses peintures, il y a non seulement des motifs cinématographiques mais plus encore une manière de peindre très cinématographique dans son utilisation de personnages qui semblent avancer vers le spectateur. C’est cet impact des technologies modernes (photographie et cinéma) qui nous intéressait
beaucoup de montrer à partir de la peinture de Munch. lire la suite ici


Munch cinéaste
Au cours d’un voyage en France en 1927, le peintre fait l’acquisition d’une petite caméra « Pathé Baby », avec laquelle il réalise des séries de vues dont à peine plus de cinq minutes ont pu être conservées. Il y témoigne, à travers une succession de courtes scènes, tournées caméra au poing, de son intérêt pour la vie urbaine : mouvement de piétons, passage de tramway, femme au coin d’une rue, homme marchant devant la caméra… Enfin, il ne manque pas de revenir à son sujet de prédilection, l’apparition de sa propre image dans tout son caractère étrange et fascinant. On le voit alors poser l’appareil devant lui, en faire le tour pour se placer à nouveau devant, se pencher vers l’objectif, et l’examiner avec attention comme s’il voulait voir ce qui se cache de l’autre côté du miroir.



où l'on perçoit

samedi 15 octobre 2011

Wolfgang Tillmans /// galerie Chantal Crousel, Paris


Pour cette exposition, Wolfgang Tillmans a puisé dans son répertoire d’images qu’il constitue depuis plus de 20 ans. Chaque exposition est pour lui une occasion d’explorer ce répertoire et de relire chaque image à la lumière des autres, nous offrant une vision chaque fois renouvelée de notre monde et de sa complexité. Ici, le choix s’est porté sur des images datant de ces trois dernières années (2009-2011) : impressions jet d’encre de grand format (env. 200 x130 cm) non encadrées, C-prints de format moyen, et d’autres plus petits sont collés ou cloués directement aux murs de la galerie sans hiérarchie pré-définie. Une constellation d’images nous est donnée à voir - au spectateur de choisir sa lecture.



Plus d'informations sur son site


Video: Tillmans parle d'une de ses "encres"



Illustrations: Wolfgang tillmans  1_Installation View, Museum für Moderne Kunst, Frankfurt, 2011 /// 2_freischwimmer 26