vendredi 20 janvier 2012

Boris Mikhailov /// "Tea, coffee, cappuccino", Galerie Suzanne Tarassiève, Paris





Une partie de Tea, Coffee, Cappuccino a été présentée en 2007 pour la Biennale de Venise
dans le pavillon ukrainien. Cette série, prise entre 2000 et 2010, forme un ensemble de 177
photographies présenté pour la première fois en France dans son intégralité.
Les clichés sʼinscrivent dans la continuité des trois séries By the ground en 1991, At dusk en
1993 et  Case History en 1997. Ces derniers  donnaient  une image de la chute du régime
soviétique.
A Kharkov, lʼartiste  photographie des scènes de rue pour confronter son regard à la réalité
sociale de son pays. Aujourdʼhui,  « tout peut être acheté et  vendu, même les enfants ». Une
nouvelle ère est née, celle du business.
Boris Mikhailov se rappelle de ces femmes qui ont commencé à déambuler avec des
poussettes pleines de marchandises, en criant « Tea, Coffee, Capuccino ».
Cʼest un véritable signe de notre époque. Avant cette date, personne ne buvait de Cappuccino.
La série commence sur des personnes assises à des arrêts de tram, lieu privilégié pour
observer le passage du temps. Pendant de nombreuses années, le tram véhiculait les moins
aisés et les  plus vulnérables. Les voies de tram disparaissent, les naufragés du régime
soviétique aussi. Kharkov rajeunit, théâtre de lʼémergence des nouvelles couches sociales, de
businessmen,  « de petites gens dans un système globalisé ».  Une foule de  produits bon
marché sʼest imposée, créant un nouveau quotidien en plastique coloré.
Boris  Mikhailov documente la réalité.  Tea, Coffee, Cappuccino est un témoignage de cette
époque. « Je voulais voir sʼil était possible de montrer un maximum dʼaspects de cette période,
un peu à la manière dʼune peinture historique, mais en utilisant le support de la photographie
documentaire. » Boris & Vita Mikhailov – Kharkov, Mars 2010

le site de la galerie Suzanne Tarrassiève

Illustration: 
Sans titre, 
Série : Yesterday's Sandwich 1960/70,
C-Print, 
89 x 130  cm




Jesus Alberto Benitez /// Le centre n'est pas un point galerie Franck Elbaz, Paris




Jesus Alberto Benitez  est issu des Beaux-Arts de Lyon. Pour cette nouvelle exposition à la galerie Franck Elbaz, il mélange habilement dessins, photographies et peintures.
Communiqué de presse de Joana Neves:
« La première fois que j'ai vu le travail de Jesus Alberto Benitez fut lors d'une visite d'atelier pendant sa résidence de production, en 2010, au CPIF (Pontault-Combault). Il avait disposé dessins et photographies sur plusieurs tables, qui pouvaient être observées de tous les côtés. Or, il n'y avait pas de relation causale entre telle photographie et tel dessin. Questionné, l'artiste restait sur ses gardes, refusant des rapprochements trop directs. Ainsi, cette proximité déroutante entre deux pratiques distinctes se déploya comme un tissu complexe et énigmatique de correspondances - auquel s'associe à présent la peinture.

Des formes obliques, des diagonales, des zones d'ombre triangulaires ressurgissaient ici et là. Dans les photographies, les lignes de l'architecture doublées par des lignes d'ombre multipliaient les plans. Le dessin se profilait dans l'image, tandis que des formes abstraites issues des photographies faisaient leur apparition dans les dessins. 


Illustrations: 1_ Sans titre, 2009, Acrylic and adhesive tape on photosensitive paper, 62 x 43 cm, Unique /// 2_Sans Titre, 2010, photographie pliée, scannée, jet d'encre sur papier affiche, 110 X 165 cm