jeudi 9 juillet 2009

Cieslik und Schenk /// IF AND ONLY IF /// Computer Generated Photography /// Galerie Catherine Bastide




Le rapport entre la photographie en tant que médium apte à représenter fidèlement le monde et les conditions de la perception via un support a été exploré sous différents angles. Pour éviter le brouillage de l’objet visé, Cieslik et Schenk construisent et produisent leurs images par le seul biais de l’ordinateur. Ils inventent littéralement leurs images, non seulement par la représentation d’un motif mais aussi par la mise en place d’installations visant à donner l’illusion d’un réel travail photographique. Le temps nécessaire à la minutieuse élaboration de ces œuvres leur confère netteté, intensité et consistance, bien qu’elles semblent de prime abord relever plutôt de l’accident.

Cieslik et Schenk, avec leurs tirages lambda aux petits formats soigneusement encadrés, ne se contentent pas de récréer une image photographique : ils sondent le potentiel discursif des corrélations entre image et support. En amenant le regardeur vers l’image suivant une approche faussement dilettante et des motifs a priori banals, ils le privent de tout éclaircissement d’ordre factuel quant aux sujets représentés. Mais on en découvre davantage que ce qu’il y a à voir. En prenant conscience que nous regardons des bribes de réalité, semblables à des photos mais qui ne correspondent précisément à rien de ce qui nous entoure, nous nous concentrons sur la « grammaire » du langage pictural. Le recours à des éléments fictifs nous dévoile notre penchant à suivre la logique interne propre à toute image.

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Illustrations: 1_ Cieslik et Schenk "DGM 19:12, untitled" , 2008, Lambda print - 40,5 x 56,5 cm 2_Cieslik et Schenk "GMC 09:23, untitled", 2007, Lambda print - 85 x 68 cm / 120 x 100 cm framed

jeudi 2 juillet 2009

Arnold Odermatt /// En service /// Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois



De 1948 jusqu’à l’âge de sa retraite officielle dans les années 90’, Arnold Odermatt fut employé comme policier « au trafic » dans le petit canton suisse de Nidwalen où il vit toujours. Entouré de montagnes et longtemps isolé par un grand lac, ce magnifique paysage allait être pendant près de quarante ans le témoin et la toile de fond de centaines de photographies : accidents, routes, mais aussi petites villes, coéquipiers dans l’exercice de leurs fonctions, portraits… L’agent Odermatt prenait une série de photographies pour compléter ses rapports écrits mais toujours aussi une autre série pour lui même. Si les raisons profondes d’une telle pratique demeurent mystérieuses, la qualité et la beauté de ces photographies n’en sont pas moins saisissantes.

L’histoire veut qu’un jour, Harald Szeeman entrant dans la petite station de police du canton remarqua les photographies sur le mur et décida d’exposer une série de ces accidents lors de la Biennale de Venise de 2001.
Certes, l’accident apparaît comme un thème prédominant, mais les images d’Odermatt n’en demeurent pas moins étrangement dénuées de toute violence ou de blessure. Dans nombre de ces images, de sculpturales épaves peuplent un paysage calme et serein.
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le site de Arnold Odermatt

illustrations: 1_Arnold Odermatt, Oberdorf, 1965, silver-gelatin print, 19 x 19 inches 2_ Arnold Odermatt, Hergiswil, 50 X 50 cm, 1982