jeudi 28 mai 2009

Eric Tabuchi /// K Concret /// Galerie Florence Loewy




Gamin, languissant d’ennui ou trépignant d’impatience sur la banquette arrière d’une auto filant sur la route des vacances, on s’est tous inventé des distractions pour faire passer le temps: trouver le département correspondant à telle plaque d’immatriculation, vociférer au premier véhicule rouge aperçu ou dénicher dans le paysage un élément commençant par la lettre b. Au volant de sa voiture, Éric Tabuchi a eu une autre idée : recomposer l’alphabet en photographiant l’arrière de camions de marchandise affublé d’une lettre logotypée. Une entreprise certes ludique en apparence, mais non moins fastidieuse : quelques milliers de kilomètres parcourus durant ces quatre dernières années auront été nécessaires pour aller, dans le désordre bien entendu, du point A au point Z, et finalement constituer les 26 éléments d’un premier Alphabet Truck paru dernièrement, une seconde édition étant d’ores et déjà au programme. Quatre ans à coller au Q des camions sans états d’âme, avant de finir par tomber dessus…
par Anne Lou Vincente
lire la suite

vues de l'exposition

le site de Eric Tabuchi

Illustrations: 1_Eric Tabuchi "K concret", carton d'exposition, 2008 /// 2_Eric Tabuchi "Hot Dog", 2008, 80 X 150 cm /// © Eric Tabuchi

mardi 26 mai 2009

Renee Cox /// The Discret Charm of the Bougies /// Galerie Nordine Zidoun, Paris



Le charme discret de la bourgeoisie
Renee Cox est l’une des artistes afro-américaines les plus controversées de nos jours. Elle utilise son corps, nu ou non, afin de célébrer la féminité noire, et afin de critiquer une société trop souvent raciste et sexiste.
Renee Cox est née en 1960 à Colgate en Jamaïque. Sa première ambition a été de devenir réalisatrice. « J’étais très intéressée par le visuel » dit-elle dans une interview, « mais j’ai eu une sorte de crise, j’ai eu besoin d’un résultat immédiat, ce que m’apportait la photographie alors que faire un film est un projet plus long et ambitieux ».
Son travail, dès ses prémices, montre un intérêt pour les problèmes sociaux. Il réinterprète également des images religieuses universelles. It Shall Be Named (1994) une série de onze photographies, représentent un homme noir disproportionné pendu à une croix. Nous sommes plus proche d’une image représentant un homme lynché que d’ un christ.

lire la suite galerie Nordine Zidoun

le site de Renee Cox

illustrations: 1_Renee Cox "Housewife", 2008, 76 X 101 cm /// 2_Renee Cox "Miss Thang", 76 X 101 cm, 2008

Brian Ulrich /// Dark Stores and Dead Malls /// Julie Saul Gallery NY






Statement of "Copia"
In 2001 citizens were encouraged to take to the malls to boost the U.S. economy through shopping, thereby equating consumerism with patriotism. The Copia project, a direct response to that advice, is a long-term photographic examination of the peculiarities and complexities of the consumer-dominated culture in which we live. Through large scale photographs taken within both the big-box retail stores, and the thrift shops that house our recycled goods, Copia explores not only the everyday activities of shopping, but the economic, cultural, social, and political implications of commercialism and the roles we play in self-destruction, over consumption, and as targets of marketing and advertising. By scrutinizing these rituals and their environments, I hope that viewers will evaluate the increasing complexities of the modern world and their role within it.

lire la suite sur le site de Julie Saul Gallery

le site de Brian Ulrich

Illustrations: 1_ Stephen Shore "Richland Mall", 1973 /// 2_Brian Ulrich "Richland Mall", 2009, pigmented ink print, 11x14" edition of 15, 40x50" ed. of 7 /// 3_Brian Ulrich "Randall Park Mall", 2008, pigmented ink print, 11x14" edition of 15, 48x60" ed.of 7(Indianapolis, IN, taken in November) /// 4_Brian Ulrich "Kligman's Furniture", 2008, pigmented ink print, 11 x 14" edition of 15, 40 x 50" edition of 5

samedi 16 mai 2009

BANGKOK /// Heidi Specker /// Germaine Krull




Depuis les travaux des années 90 intitulés "Speckergruppen" , Heidi Specker étudie les principes structurels qui soustendent l’architecture moderne et comment cela se relie à la construction d’une image. Aux "Speckergruppen", suit un travail intitulé "Concrete", un examen détaillé des matériaux et de leur apparence visuelle. Dans ses dernières séries, Im Garten, Specker est retournée à la nature de la photographie et réflète les relations entre la nature et l’architecture, juxtaposant dans ses compositions des immeubles et la flore qui les entoure. Comme on le voit dans son livre, le plaisir visuel dans les photographies de Specker et son utilisation trompeuse des couleurs rappellent le travail de Albert Renger-Patzsch. Architecture et nature se fondent pour former graphiquement des scènes de luminosité energétique.

un extrait du livre, qui met en correspondance ses travaux avec ceux de Germaine Krull, 75 ans plus tôt

le site de Heidi Specker

Illustrations: 1_BANGKOK HEIDI SPECKER GERMAINE KRULL 2005, Ann und Jürgen Wilde, 160 pages, 66 images /// 2_BANGKOK XIV (40/41/42) 2005, Fine Art Prints on Fabriano, 30,5 x 23,5 cm /// 3_BANGKOK I (1/2/3) 2005, Fine Art Prints on Fabriano, 30,5 x 23,5 cm /// © Heidi Specker

vendredi 15 mai 2009

Malick Sidibé /// interview /// L'homme aux mille appareils ou la caverne d'Ali Baba de Bagadadji



Malick Sidibé, 74 ans, est une mémoire vivante du Mali de la fin de la colonisation et de l'indépendance. C'est à la fin des années 1950 qu'il a fait ses premières photos. Malheureusement, la plupart de ses premiers clichés (ceux du studio "Photo Service" qu'il gère de 1958 à 1962) sont perdus. Ayant quitté son village de Soloba assez tôt, Malick est engagé d'abord comme dessinateur par le photographe Gérard Guillat, un Français de Bamako. Rapidement, alors que "Gégé la pellicule" couvre les fêtes de la petite société coloniale, Malick couvre les fêtes des Bamakois. Il alterne donc travail en studio le jour et clichés "sur le vif" le soir...

Interview Malick Sibide (Afrique in visu)

Comment as-tu débuté le métier de photographe ?
Dans mon village, un commandant colonial m'a trouvé un talent de dessinateur. Il voulait m'aider financièrement pour que j'aille aux Beaux-Arts à Paris. En 1952, finalement le destin m'a amené à Bamako à L' INA (anciennement appelé l'école des artisans soudanais). Quand un français est venu pour ouvrir son studio photo à Bamako, il a demandé à l'INA de lui conseiller un artiste pour décorer son studio. C'est ainsi que je suis devenu le premier employé de l'homme qu'on surnomme "Gégé la pellicule" en 1955. Je suis tout d'abord caissier dans cette boutique du centre ville : Photo service. En 1956 avec mes premiers salaires, j'obtiens mon premier appareil un Brownie Flash alors que je continue à servir les clients. C'est comme cela que je me suis lancé dans la photographie. Peu à peu j'ai réalisé des photos dans les soirées de Bamako ou encore des photos d'identité.

Quand as-tu eu ton propre studio photo ?

J'ai ouvert le Studio Malick à Bagadadji en 1962. En 1960, j'avais racheté tout le matériel photo d'un militaire français à Kati. A cette époque là Seydou Keïta, Youssouf Traore et bien d'autres possédaient déjà leur propre studio à Bamako. Aujourd'hui chaque famille quasiment a son propre studio… C'était une époque très prolifique pour la photographie. Les jeunes venaient se faire photographier avant d'aller en soirée. Je réalisais des reportages sur les jeunes dans des soirées. Je pouvais parfois en couvrir jusqu'à 6 par samedi ! C'était l'époque où la musique européenne était à la mode et les jeunes se libéraient par celle-ci. On pouvait danser en couple (chachacha…) comme les européens.
lire la suite sur Afrique in visu

plus d'infos

Illustrations: 1_Malick Sidibé "Un très curieux ventilateur", 1968, Gelatin silver print, 30 x 24 cm /// 2_Malick Sibide "Nuit de Noël", 1963, Gelatin silver print, 60 x 50 cm /// © Malick Sibide

mercredi 13 mai 2009

Concours GPS 1ere édition /// Google Street Photography



Google Map permet d'afficher depuis peu la vue des rues (Street View), grâce à un étonnant dispositif photographique. Pour accéder à ces vues, il suffit de zoomer au maximum sur un point de la carte routière Google Map. Vous pouvez ensuite librement vous déplacer dans ou en-dehors de la ville.
Ce concours prend forme grâce à l'incroyable banque d'images proposée par Street View et seules les images provenant directement de Street View peuvent être utilisées dans le cadre de ce concours photographique.
La question de photographie dans ce concours réside dans l'utilisation de photographies existantes, prises mécaniquement. L'aspect technique est envisagé autrement: vous n'avez pas besoin d'un appareil photographique mais d'une connexion internet.

Pour la première fois, la question de street photography ne correspond plus à un engagement technique, mais seulement à une observation et à une déambulation virtuelles. Débarassé d'une contrainte majeure, il permet d'appréhender une nouvelle forme de représentation et de se livrer à une pratique nouvelle, expérimentale
en savoir plus
illustration: 1_"Sam Ellis Store", Google Street Photography, extract from www.risoom.com, une proposition de Laurent Isnard.2_google cars: des habitants bloquent les google cars dans le sud de l'Angleterre, 15 mai 2009 voir ici

mardi 12 mai 2009

Christopher Williams /// Galerie Gisela Capitain /// dix-huit leçons sur la société industrielle




Christopher Williams appartient à cette génération d'artistes américains formée par les principaux acteurs de l'art conceptuel. Sa pratique artistique est structurée par un désir : celui de s'infiltrer au cœur de la société américaine pour en révéler les aberrations culturelles. Ce mouvement au cœur du système de représentation des médias, représentation désormais structurée par la puissance idéologique des compagnies, ce mouvement donc s'accompagne chez lui d'une grande méfiance envers un art qui serait désincarné, sans âme, sans beauté plastique.
Chaque œuvre de cet artiste américain est une métaphore de la déformation subie par l'image aujourd'hui. Ses carcans sont nombreux. La camisole du réel n'est plus qu'illusion alors que la présentation marchande évoque sur un mode métaphorique les préceptes démocratiques de nos sociétés. L'œuvre de Williams est critique et politique. Elle tente de déconstruire l'ordre symbolique des représentations sociales. Construire un nouvel imaginaire est au prix de cette déconstruction.

galerie Gisela Capitain

illustrations:
1_Cutaway model Switar 25mm f1.4 AR. Glass, wood and brass. Douglas M. Parker Studio, Glendale, California, November, 17, 2007
2008, C-Print Photograph: 50,8 x 61 cm, Framed: 86 x 95 cm
For Example: Dix-Huit Leçons Sur La Société Industrielle (Revision 7)
2_Linhof Technika V fabricated in Munich, Germany. Salon Studio Stand fabricated in Florence, Italy. Dual cable release. Prontor shutter. Symar-s lens 150mm/f 5.6 Schneider Kreuznach. Sinar fresnel lens placed with black tape on the ground glass. Dirk Sharper Studio, Berlin, June 20, 2007
2008, C-print, Photograph: 45,5 x 35,5 cm, Framed: 86,4 x 75 x 2,8 cm, For Example: Dix-Huit Leçons Sur La Société Industrielle (Revision 7)

© Christopher Williams et Galerie Gisela Capitain, Köln

lundi 11 mai 2009

Anne Laplantine /// Motion Maker Heroe /// La théorie du "re:"

Anne Laplantine est une jeune artiste basée à Paris. Après l'exploration sonore, internet semble actuellement être pour elle le point de départ et le point d'arrivée de son travail. Refilmages, relectures, reinterprétations de documents prépubliés, un point de vue poétique sur le hardware, le réseau global... Virtualisation des déplacements, de l'accès à l'information, des rencontres... Un monde tout neuf!

TAMIFLU un myspace pour sauver le monde de la grippe

À suivre une video de Anne Laplantine et deux de Capitaine Chien (Anne Laplantine et Fabien Porée)







illustrations: Anne Laplantine, "le tour des galeries", 5:01, 2009 /// Capitaine Chien "les giraf", 1:24, 2008 /// Capitaine Chien "entretien d'embauche", 1:38, 2009

Comment décrire une photographie à quelqu'un qui n'en a jamais vu?


«La minutie parfaite du tracé est inconcevable. Nulle peinture, nulle gravure ne s’en est jamais approchée. Par exemple: dans une vue de la rue, une enseigne était visible au loin, et l’oeil pouvait seulement discerner qu’il y avait des lignes de lettres dessus, mais trop minuscules pour qu’on pût les lire à l’œil nu. En appliquant au dessin une lentille puissante, qui grossissait cinquante fois, chaque lettre était clairement et distinctement lisible, tout comme les fissures et les lignes les plus minuscules sur les murs des bâtiments; et le pavé des rues. L’effet de la lentille sur le tableau était dans une large mesure semblable à celui d’un télescope dans la réalité.»
Traduit de l'anglais par François Brunet, "Samuel Morse, 'père de la photographie américaine'"

Comment décrire une photographie à quelqu'un qui n'en a jamais vu? Comment faire comprendre qu'il s'agit d'un nouveau type d'image, dont les caractéristiques diffèrent de tout ce qui est alors connu? Dans les lettres ou les comptes rendus rédigés dans les premiers mois de l'année 1839 à propos du daguerréotype, avant la divulgation du procédé, plus encore que l'aspect monochrome ou l'absence de mouvement, un trait a particulièrement frappé les observateurs: l'extrême finesse de la définition, qui se traduit par une incroyable minutie des détails. Pour rendre leurs lecteurs sensibles à cette dimension, qui suffit à distinguer le daguerréotype des représentations manuelles, Jules Janin, Alexander von Humboldt ou Samuel Morse relatent invariablement la même expérience (voir annexe ci-dessous). En examinant la plaque à l'aide d'une loupe, on y voit surgir de menus phénomènes, invisibles à l'œil nu: des brins de paille aux fenêtres des bâtiments du Louvre, une vitre cassée colmatée avec du papier, le texte d'une affiche, l'ombre projetée d'un oiseau sur le sable.
lire la suite

illustration: Le reflet du photographe dans l'oeil du sujet. Détail (taille: 4 x 6 mm) d'un portrait anonyme au daguerréotype (7 x 6 cm), v. 1850, coll. part.

vendredi 8 mai 2009

Sean Snyder /// corrupted data



Communiqué de presse
Sean Snyder /// galerie Chantal Crousel /// 18 avril – 23 mai 2009

La Galerie Chantal Crousel a le plaisir de présenter la troisième exposition personnelle de l’artiste américain Sean Snyder à Paris. Une sélection d’oeuvres récentes désintègre l’image en interrogeant les médias et la représentation idéologique ainsi qu’en questionnant l’aspect matériel de l’information. L’installation dans l’espace principal de la galerie se développe à partir du projet intitulé « Index » récemment présenté à l’ICA de Londres. Les différentes oeuvres consistent en une série d’expériences faites par l’artiste au cours du processus de numérisation et de destruction de ses archives et durant lesquelles les matériaux eux-mêmes deviennent le sujet de cette investigation. Cette documentation rassemble les supports physiques de stockage tels que des imprimés, des CD et des DVD rayés, de la pellicule et des composants électroniques désassemblés. Une série de photographies grand format est basée sur les erreurs et la corruption des données occasionnées lors du transfert entre différents formats d’image. Les diverses oeuvres exposées montrent le processus par lequel les matériaux de l’archive ont été catalogués et détruits. Par l’utilisation de nombreuses techniques de l’image, y compris la microphotographie, Snyder cherche à identifier les décisions sous-jacentes et le vocabulaire employé lors du travail sur l’image et sa construction idéologique.

Exhibition est une vidéo sur l’art, sa réception et le discours qu’il génère ainsi que le travail concernant la production des expositions. Exhibition reflète les rites et les conventions de la dimension sociale de l’art et de l’échec des projets éducatifs basés sur les croyances de l’expérience esthétique universelle. La vidéo a pour sujet le film documentaire soviétique Noble Impulses of Soul, 1965, d’Israel Goldstein. Dans un style soviétique typique des années 1960, le ton pédagogique du récit du film fait l’éloge des efforts d’un musée provincial, dans le village de Parkhomivka en Ukraine de l’Est, autour d’une exposition d’art contemporain Mexicain et d’une conférence d’histoire de l’art dans une ferme. Dans la vidéo, l’artiste restructure les principaux composants du film, élimine la voix du narrateur et réarrange sa chronologie afin de briser l’apparence réaliste du documentaire et faire allusion au langage standardisé et dépourvu de sens qui parle à travers les gens.

galerie chantal crousel

illustration:
1_Sean Snyder; Untitled (mis-registered scans, 8,4 Mb, bitmap, file date : 14.11.1999), 2009, Light jet print mounted on aluminium, 84,1 x 118,9 cm (unframed)
2_Sean Snyder, "Untitled, (corrupted data, 67,4 Mb, mpeg, file date : 23.03.1997)", 2009, 84 X 119 cm, Light jet print mounted on aluminium
Courtesy of the artist and Galerie Chantal Crousel

Chris Marker /// 1er Mai 2009 /// poptronics



Le 1er Mai vu par Chris Marker : le fond de l’air est grave

annick rivoire pour poptronics
Ils ont l’air grave et tendu de ceux qui ne sont pas à la fête. C’était pourtant pour célébrer le travail et tous les droits afférents qu’1,2 million de personnes (selon la CGT, 465.000 selon la police) ont défilé dans les rues le 1er mai 2009. Une participation historique, tout comme l’était ce moment d’unité syndicale inédite. Pourtant, sous l’objectif attentif et sensible de Chris Marker, ils ne sourient pas, ou presque. L’ambiance n’est pas à la fête mais bien plutôt à l’obstination. Obstination à se faire entendre d’un pouvoir de plus en plus autiste, retranché derrière sa ligne de défense, la crise internationale qui a bon dos, les « réformes » tant vantées de Sarkozy.
Alors même que les mouvements sociaux durent sans s’épuiser (de l’éducation aux chercheurs en passant par les salariés de Caterpillar, Molex ou Heuliez), ce 1er Mai n’est pas celui d’un printemps rouge. Brice Hortefeux a mollement concédé une prochaine rencontre avec les syndicats, tandis que les députés se déchaînent verbalement contre les irresponsables qui maintiennent les grèves à l’université ou les députés socialistes qui osent encore s’opposer au projet de loi Hadopi.
Et Chris Marker, le réalisateur du « Fond de l’air est rouge » et de « Chats perchés », ces deux films chargés d’histoire, de témoigner de cette obstination tranquille, de cette tension qui les tient, ces manifestants de l’an 09.
lire la suite
les images sur flickr
le site de Chris Marker


Illustrations: 1_ Chris Marker "1er Mai 2009, Paris", PICT extrait d'une capture video, © Chris Marker /// 2_Jean Louis Boissier, Chris Marker saisit les images à l'aide d'un camescope numérique, © Jean-Louis Boissier

dimanche 3 mai 2009

Geert Goiris /// "HAPAX LEGOMENON"


Le travail de Geert Goiris n’est pas de la photographie d’enregistrement. On le décrirait plus justement comme de la ‘photographie de rencontre’. Il est impossible de guetter ce moment unique. Au mieux, il se présente. Fortuit et gratuit, il jonche notre route comme un cadeau rare. C’est comme un ‘hapax legomenon’. Ce terme technique qualifie un mot qui ne survient qu’une seule fois dans la continuité d’un texte. Le monde, tel que nous en faisons le plus souvent l’expérience, se produit comme une sorte de texte continu dans l’espace et le temps. Là, cette expérience de
l’instant unique survient, imprévisible, inopinée. Pour un bref instant, le monde nous avise. De ce point de vue, chacune des images de Geert Goiris est un hapax legomenon. Le choix des sujets n’est rien moins qu’arbitraire. Au contraire, cette interruption du monde est un événement remarquable. Bien que sa photographie s’efforce d’archiver ce moment extraordinaire, elle ne peut montrer que son évanouissement. Ou davantage, elle parvient à montrer ce qui s’évanouit.
(Fragment d’un texte de Francis Smets)

exposition collective "The tragic and the funny meet again", De brakke Grond, Amsterdam, jusqu'au 24 mai.
Geert Goiris exposition au CREDAC d'Ivry sur Seine, septembre 2009

site de la galerie Catherine Bastide
site de la galerie Art Concept

illustration: Geert Goiris: "Dead bird (silent spring)", 2008, B/w print, 127,5 x 40,8 cm

vendredi 1 mai 2009

Autres Mesures /// proposé par Cecile Bourne-Farrell /// Centre Photographique d'Île de France



AUTRES MESURES: PILAR ALBARRACÍN, JULIETA ARANDA, SERGIO BELINCHÓN, HERMINE BOURGADIER, IRINA BOTEA, MICHEL BLAZY, DANIEL CHUST PETERS, LIONEL ESTÈVE, JEAN-FRANÇOIS FOURTOU, MICHEL FRANÇOIS, MIKLOS GAÁL, ISABELLE HAYEUR, DJAMEL KOKENE, SEAN LYNCH, ANTONI MIRALDA, JOACHIM MOGARRA, OTOBONG NKANGA, FLAVIE PINATEL, EDOUARD SAUTAI.

L’exposition « Autres mesures », rassemble des oeuvres issues de pratiques contemporaines diverses, dont les traitements modifient notre rapport aux échelles et aux proportions. Différents moyens seront conviés, de la maquette au collage in situ, de l’image fixe à l’image animée, ou encore à travers une programmation de films, pour restituer selon d’autres mesures les objets de nos imaginaires contemporains. Cette pluralité d’approches nous invite à jouer et à lâcher prise avec les normes et contraintes formelles de notre époque en quête de standards. Le visiteur pourra ainsi saisir les juxtapositions et renvois à d’autres restitutions d’échelles du macro au nano.
Dans un premier temps, les notions de jeu (Flavie Pinatel) et de déplacement des usages (Daniel Chust Peters) dans les espaces architecturés de la ville ou du paysage, font que les réalités s’imbriquent. Le fantastique côtoie le quotidien : dans une cité apparemment vide et pourtant parfaitement habitée par les poursuites effrénées d’enfants, ou dans la dimension utopique de la cité Pierre Semard au Blanc-Mesnil, restituée dans « Pièce détachée» d’Edouard Sautai. Un autre déplacement est opéré par Sean Lynch. Celui-ci a posé une caméra de surveillance sur le cou d’un faucon qui survole une cité à Limerick, en Irlande. L’utilisation de la caméra de surveillance renvoie à des images objectives, ici contrariées par les aléas du vol du rapace, qui attestent néanmoins des possibilités de la connectivité en temps réel. Plus ludiques, les flips book mis en mouvement par un pouce énorme, au son d’un projecteur 16mm, démultiplient l’échelle de compositions géométriques, fruit d’une collaboration de Lionel Estève avec un groupe d’enfants handicapés.
lire la suite

quelques sites d'artistes participant au projet:
le site de Miklos Gaal
le site d'Otobong Nkanga
le site de Sergio Belinchon
illustration: Otobong Nkanga, "Alterscape Uprooting" (Triptych), 2006, 300 X 100 cm