vendredi 2 octobre 2009

La subversion des images /// Surrealisme, Photographie, Film /// Centre Pompidou





Au Centre Pompidou, une exposition passionnante explore les multiples usages et techniques employés par ce mouvement artistique pour modifier le regard

"Rien n'est venu donner autant raison au Surréalisme que la photographie" Salvador Dali


Critique de Muriel Berthou Crestey:

Jusqu’au 11 janvier, la cohésion de près de 400 œuvres habilement rassemblées sous le dénominateur commun d’une sédition iconographique, révèle la prodigalité des collections du Centre Pompidou, exceptionnellement accompagnées par certains fonds internationaux jusqu’alors inédits. Phares et chevilles ouvrières plus confidentielles de l’image s’y rencontrent. « La table de montage » est au cœur de cette révolution pourtant mâtinée d’un esprit de filiation avec les productions antérieures. Provoquant à coup sûr « l’étincelle » évoquée dans le Manifeste de 1924, les rapprochements font jaillir une « lumière particulière, (celle de) l’image, à laquelle nous nous montrons infiniment sensibles ».

L’espace métamorphosé de la galerie 2 renouvelle la magie des installations labyrinthiques dont André Breton semblait avoir le secret, en conciliant une réflexion approfondie sur la circulation des images à celle du spectateur. Un fil rouge - d’Ariane ? - fédère les neuf sections thématiques autour des multiples usages de l’image photographique, en symbiose avec le cinéma (de Man Ray, G. Dulac, L. Bunuel…).

Immédiatement, les titres palimpsestes dévoilent l’un des partis pris affichés de l’exposition : celui de nous inviter à passer « de l’autre côté du miroir » des apparences ; et mettre à l’épreuve les clichés du surréalisme. Le double du texte inversé apparaît sous forme d’ombre comme pour évoquer la métaphore freudienne de l’ardoise magique (où reste en partie visible la trace atténuée du graphisme passé) associée à l’inconscient. Déjà est-il question de l’écriture automatique et des circonvolutions de l’imaginaire ayant inspirées les superbes clichés d’Eileen Agar qui change, telle Circé, le rocher en lapin.

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VIDEO Interview des commissaires

Illustrations: 1_Plan de l'exposition /// 2_Man Ray "Explosante fixe", 1934, Photographie publiée dans Minotaure n°5, 1934 et reprise dans André Breton, L’Amour fou, Paris, Gallimard, 1937, 22,8 x 17,8 cm /// 3_Paul Nougé "La Jongleuse", de la série « Subversion des images », 1929-1930 , 20 x 20 cm