jeudi 1 décembre 2011

John Stezaker /// masks and other collages

Réalisées à partir de photographies de plateau ou de portraits d’acteurs trouvés dans des librairies d’occasion, d’images extraites de livres de seconde main ou de cartes postales anciennes, les œuvres que l’artiste britannique John Stezaker crée depuis le milieu des années 1970, ont pour origine la fascination que peut exercer l’image trouvée, inversant ainsi la hiérarchie habituelle entre l’artiste et l’œuvre.



« Ce sont les images qui me trouvent plutôt que l’inverse », se plaît à répéter John Stezaker. À l’exemple de sa série Mask, dans laquelle des cartes postales recouvrent, tels des masques, les visages d’acteurs de cinéma, ses collages et ses fragments d’images se caractérisent par des modes d’intervention minimaux : le recadrage, l’inversion, la superposition, la juxtaposition...
Parce qu’elles renvoient à une époque récente mais néanmoins révolue, les images qu’utilise John Stezaker mettent en œuvre le pouvoir imaginatif et révélateur que les Surréalistes percevaient dans les objets « démodés ». « Je suis intéressé par l’obsolescence des images, le point où elles deviennent illisibles, mystérieuses, où elles touchent à un autre monde », précise John Stezaker. Ses œuvres proposent un arrêt, ou un retard, dans le flot d’images qui caractérise le monde contemporain, rendant soudainement visibles des images qui s’éclipsaient derrière leurs usages et leurs fonctions.
Si elles s’inscrivent à plusieurs égards dans la continuité des pratiques du collage qui ont marqué l’art du XXe siècle, les œuvres de John Stezaker se distinguent notamment par la manière dont elles abordent la construction du sens : celui-ci n’est pas appréhendé en termes de composition, mais est l’objet d’une certaine « suspension ». La ligne créée par la rencontre entre deux images hétérogènes devient, pour John Stezaker, un espace en soi, « profondément attirant », où peut s’engouffrer le regard et d’où peuvent émerger d’autres significations. Ses œuvres explorent le potentiel du non-dit, troublant nos habitudes de spectateur en même temps qu’elles soulignent le pouvoir du regard.




lundi 21 novembre 2011

Philippe Pigolon /// Intérieur d'un gite rural dans le sud ouest





Philippe Pigolon partage la même galere que Olivier Cablat à Arles, la galerie 2600. 
Il a lui aussi participé à l'exposition "après l'archive"
"gîte de France"
L'intérieur d'un gîte rural , dans le Sud-Ouest  -  à louer .
Bienvenue  /  Welcome .
Son mobilier  ;  ses bibelots  -  que les locataires peuvent bien casser ( ou voler ) sans grande
conséquence , du fait du peu de valeur des objets  ...  du moins aux yeux de leurs propriétaires .
Novembre 2009 .
La série complète sur le site de Philippe Pigolon



Hypermarkt 2011 /// after archive /// galerie 2600 Arles



Here is the freshly finished catalog of After Archive, the exhibition organized in the occasion of HYPERMARKT.011, in Arles.
We made this free downloadable catalog firstly to thanks all the artists who participated, all the visitors, partners and all the people who stayed more than 2 minutes in our place, taking a time to play ping-pong, drink a «sirop» .

catalogue
more

dimanche 13 novembre 2011

The Future of the Photography Museum /// The Four Curators /// FOAM

exposition TRAUMA Barbara Breitenfellner /// confort moderne, Poitiers


collages /// géométrie non-euclidienne


Barbara Breitenfellner est née à la fin des années 60, en Autriche où elle ne grandira pas. Diplômée du prestigieux Master of Fine Art de Glasgow où elle suit l'enseignement de Douglas Gordon, elle choisit de s'installer à Berlin à l'orée des années 2000. L'artiste consigne depuis plus de dix ans ses rêves dans ce qu'elle nomme son "dream diary". Il ne s'agit pas d'une démarche analytique ou exhaustive, elle ne s'intéresse qu'à ses rêves d'art ou d'expositions. Les retranscriptions de ses rêves privilégient un mode descriptif et synthétique. Ses notes donnent le titre des œuvres et apparaissent au mur de ses expositions. L'énoncé sert de point de départ à une mise en scène distanciée de ses projections nocturnes. .../...
L'artiste pratique également le collage depuis de nombreuses années. Une iconographie disparate provenant de sources hétéroclites crée des tableaux aux constructions savamment orchestrées. Animaux, paysages de montagnes, figures humaines, images de mode, publicité vintage s'entrechoquent pour créer des mondes inquiétants aux accents surréalistes. Comme dans ses rêves, le sens ne découle pas d’une grille de lecture psychanalytique mais apparaît de manière incertaine au gré des coïncidences de formes et d'agencements.

Barbara Breitenfellner rêve ses pièces qui semblent configurées dans une géométrie non-euclidienne. Elle agence, associe des matériaux, des objets comme des collections. Il ne s'agit pas de se souvenir au plus près de ce qu'elle a vu lors de ses nuits mais plutôt de construire à partir de ce postulat de nouvelles énigmes, de nouveaux scénarios. Elle vide le rêve de son contenu analytique pour créer un univers d'une inquiétante étrangeté.
illustrations 1_ Barbara Breitenfellner 19.1 x 25.3 cm, Siebdruck / Collage, 2011/// 2_Barbara Breitenfellner Ohne Titel, 21.2 x 27.0 cm, Collage, 2011

ELSE N°2 / revue du musée de l'élysée



(cliquer sur l'image pour consulter en ligne)


LES CLASSIFICATEURS DE LA PHOTOGRAPHIE

Le plus dur, c'était de le faire. Maintenant, c'est le plaisir de continuer. Puisque vous tenez entre vos mains le deuxième numéro de ELSE, on peut désormais dire, véritablement, qu'il existe. C'est un magazine avec sa périodicité, deux numéros par an,c'est l'étrange magazine du Musée de l'Elysée, le magazine suisse de la photographie, de l'autre photographie. Encore plus surprenante, la nouvelle livraison d'images de ELSE 2 réaffirme notre conviction d'une rencontre possible entre les genres, artistiques et vernaculaires, d'un dialogue possible entre les époques, de l'historique au contemporain. Et s'il fallait désigner des coupables, on pointerait du doigt les artistes qui, eux-mêmes-à l'instar de Brigitte Zieger, Martin Crawl ou Luciano Rigolini s'emparent, détournent et s'approprient les images. Alors, pour s'y retrouver, il fallait convoquer tout à la fois la rigueurde l'archiviste et la précision du documentaliste. Il fallait trier, répartir, grouper, ordonner, répertorier, cataloguer, classer, classifier.L'équipe de ELSE s'y est mise, de bon cœur, parfois même avec humour. Et qu'y a-t-il dans ce numéro? Des réminiscences photographiques: avec la tentative de produire l'image composite de l'œuvre des photographes, avec de sublimes tireuses, ou avec une typologie footballistique. Des photosculptures collectionnées par une grande dame de la photographie. Des photos trouvées - mais pas n'importe où! - chez un garagiste américain, auprès du roi de Thaïlande ou chez le photographe de la police. Des images dans l'image, des séries obsessionnelles - bien sûr! - des mises en scène, ou des interprétations médiumniques, dont on sait qu'elles ont plu à Brancusi. Cerise sur le magazine, il y a même un Doisneau, tellement inattendu qu'il pourrait un jourse retrouver dans la collection de Richard Prince!
Sam Stourdzé

focus sur le travail de Jan-Dirk Van der Burg:




un mini documentaire sur ses "lignes de désir":

illustration: Jan-Dirk van der Burg Olifantenpaadjes (desire lines)

dimanche 16 octobre 2011

clément chéroux /// photographier la pensée


Photographier la pensée - Clément CHEROUX par centrepompidou

Plus d'un riche parcours universitaire, Clément Chéroux est conservateur pour la photographie au Centre Pompidou (MNAM-CCI), objet sur lequel il porte un regard précis et singulier tout au long des nombreux ouvrages qu'il a publié sur la question. Il posera la question suivante lors de sa prise de parole: Comment photographier la pensée, s'appuyant sur des tentatives historiques, allant de Louis Darget à Armando Salas Portugal. 

Edvard Munch /// L'oeil moderne /// Centre Pompidou



Munch, inventeur d’un geste photographique.



Munch invente la pratique de l’autoportrait «  à bout de bras » qui consiste à s’emparer de la caméra, à tendre son bras et à retourner l’appareil vers lui, comme on le fait aujourd’hui avec les téléphones portables. Il est donc très moderne. Sa pratique photographique a son autonomie. Cela ne veut pas dire que sa peinture ne soit pas imprégnée par la photographie. Un certain nombre d’éléments qu’il découvre dans sa pratique photographique ou dans la presse illustrée se retrouvent dans ses tableaux. C’est ce que nous montrons dans la quatrième salle sur « l’espace optique » où les thèmes sont très inspirés par le cinéma (notamment les chevaux au galop, stéréotypes filmiques, ou encore les travailleurs sortant de l’usine, filmés par beaucoup d’opérateurs). Dans ses peintures, il y a non seulement des motifs cinématographiques mais plus encore une manière de peindre très cinématographique dans son utilisation de personnages qui semblent avancer vers le spectateur. C’est cet impact des technologies modernes (photographie et cinéma) qui nous intéressait
beaucoup de montrer à partir de la peinture de Munch. lire la suite ici


Munch cinéaste
Au cours d’un voyage en France en 1927, le peintre fait l’acquisition d’une petite caméra « Pathé Baby », avec laquelle il réalise des séries de vues dont à peine plus de cinq minutes ont pu être conservées. Il y témoigne, à travers une succession de courtes scènes, tournées caméra au poing, de son intérêt pour la vie urbaine : mouvement de piétons, passage de tramway, femme au coin d’une rue, homme marchant devant la caméra… Enfin, il ne manque pas de revenir à son sujet de prédilection, l’apparition de sa propre image dans tout son caractère étrange et fascinant. On le voit alors poser l’appareil devant lui, en faire le tour pour se placer à nouveau devant, se pencher vers l’objectif, et l’examiner avec attention comme s’il voulait voir ce qui se cache de l’autre côté du miroir.



où l'on perçoit

samedi 15 octobre 2011

Wolfgang Tillmans /// galerie Chantal Crousel, Paris


Pour cette exposition, Wolfgang Tillmans a puisé dans son répertoire d’images qu’il constitue depuis plus de 20 ans. Chaque exposition est pour lui une occasion d’explorer ce répertoire et de relire chaque image à la lumière des autres, nous offrant une vision chaque fois renouvelée de notre monde et de sa complexité. Ici, le choix s’est porté sur des images datant de ces trois dernières années (2009-2011) : impressions jet d’encre de grand format (env. 200 x130 cm) non encadrées, C-prints de format moyen, et d’autres plus petits sont collés ou cloués directement aux murs de la galerie sans hiérarchie pré-définie. Une constellation d’images nous est donnée à voir - au spectateur de choisir sa lecture.



Plus d'informations sur son site


Video: Tillmans parle d'une de ses "encres"



Illustrations: Wolfgang tillmans  1_Installation View, Museum für Moderne Kunst, Frankfurt, 2011 /// 2_freischwimmer 26

dimanche 10 juillet 2011

From Here On /// Ma voiture s'appelle Picasso





Beaucoup à dire sur cette exposition qui prend acte de la situation nouvelle des images. Des milliards d'images sont maintenant accessibles. On en déduit ce que Joan Fontcuberta appelle une écologie de production. À quoi bon prendre une image de coucher de soleil, alors que l'on peut acceder à des millions d'images du même type en un clic.
Cette exposition peut être vue comme la suite de l'exposition "tous photographes" (2008, musée de l'Élysée).
À n'en pas douter , elle fera date.


From Here On
Ma voiture s’appelle Picasso
Ceux qui naissent aujourd’hui de par le monde ont sans doute plus de chance d’entendre, pour la première fois, prononcer le nom de « Picasso » à propos d’une voiture que de l’un des peintres les plus influents du XX e siècle. C’est là le signe de l’extrême porosité actuelle entre l’art et la culture populaire. C’est aussi le résultat d’une longue partie de yo-yo entre High and Low entamée il y a près d’un siècle.
On fêtera, en effet, bientôt le centenaire de l’invention du ready-made par Marcel Duchamp. Depuis, le principe qui consiste à s’emparer d’un objet de consommation courante pour l’introduire dans la sphère de l’art a fait florès. La plupart des avant-gardes historiques – Dada, le Surréalisme, le Pop Art, l’Internationale situationniste, la Picture Generation et le postmodernisme – ont largement éprouvé les inépuisables ressources plastiques de l’appropriation, à tel point que celle-ci est aujourd’hui devenue un médium à part entière. On a maintenant recours à la technique de l’appropriation comme un artiste du quattrocento utilisait la camera obscura, ou comme un peintre du dimanche ferait de l’aquarelle. Tout le monde la pratique désormais : l’artiste vers lequel tous les regards se tournent, l’étudiant des Beaux-Arts, ma voisine ou mon cousin et même les directeurs artistiques des grandes compagnies automobiles.


un entretient à ce sujet avec Joan Fontcuberta

vues d'exposition (réalisées par André Gunthert)

directement lié à cette exposition,
la nouvelle revue du Musée de l'Élysée "ELSE" (dont une bonne partie du matériel est repris dans l'exposition infos ici

illustrations: 1_thomas mailaender, "extrem tourism", 2011 /// 2__vue de l'exposition "From Here On", Arles, Juillet 2011, André Gunthert

jeudi 23 juin 2011

Marcus Schaden /// Blurb

Quand Blurb réalise un entretien avec Markus Schaden. Blurb , c'est l'édition en ligne, magnifiquement utilisée par  Mickael Schmidt (par exemple: lost memories ). Markus Schaden a ouvert sa librairie-maison d'édition à Cologne en 1996.

l'entretien ici

lundi 25 avril 2011

Exposition Open frame, CRAC Sète /// Meir Wigoder et Taysir Batniji



l'inauguration du second volet du projet Open Frame au CRAC de Sète, co-organisé par Noëlle Tissier et Joerg Bader a été l'occasion de la mise en relation des Travaux de l'Israélien Meir Wigoder et du Palestinien Taysir Batniji.

Meir Wigoder ( né en 1954, vit à Tel-Aviv) se considère comme un activiste politique. Pendant plusieurs années, il a documenté la construction du mur séparant Israël de la Palestine, qui avait été débuté en 2002, tandis que le gouvernement israélien envisageait déjà la construction d’un deuxième mur sur la frontière avec l’Egypte. L’acte de vigilance, dans cette pratique photographique de témoignage, peut être interprété comme une attitude morale envers un acte qui prive les populations de leur liberté de mouvement et de leurs droits civiques de base. Meir Wigoder a théorisé sa pratique. Il écrit : “L’acte traditional du témoinage photographiqe envoie un message subliminal”. Il semble dire : “Le privilège que vous avez de voir cet événement est basé sur la présence de quelqu’un sur le lieu”, tandis que le message émanant de “l’enregistreur vigilant” souligne la responsabilité morale du regardeur.
Taysir Batniji ( né à Gaza en 1966, vit à Paris) développe une pratique autour des notions d’identité individuelle et collective, de la disparition, du déplacement et de l’exil. Les traces qu’il ramène de ses voyages à Gaza, de ses cheminements dans les rues aux murs couverts d’affiches, les marchés et les boutiques, deviennent des parcelles tangibles de mémoire qui sauvegardent une histoire. À l’opposé des clichés médiatiques, ses œuvres montrent une corrélation subtile et métaphorique entre la construction personnelle et le récit universel.
Il montre dans le cadre de l'exposition Open Frame, un extrait de "Watch Tower", ensemble de 26 photographies noir et blanc de checkpoints Israéliens à Gaza et en Cisjordanie. Les images n'ont pas été réalisées par l'artiste, mais "commandées" à des Palestiniens vivant sur place. Le caractère "objectif" de ces architectures sécuritaires ainsi que la présentation en "grille" évoque les travaux des Becher, en particulier la série des chateaux d'eau.

Illustrations: 1_Meir WIGODER  "Vigilance and Delay : The Israeli-Palestinian Separation-Wall Project", 2001-2010  /// 2_Taysir Batniji "Watchtowers (extrait), 2008. Miradors Israéliens en Cisjordanie

Walter Benjamin /// L’oeuvre d’art à l’époque de sa reproduction mécanisée /// Du nouveau sur les fleurs /// Peinture et photographie


Présentation de Christophe Jouanlanne 
(Éditions Gallimard, collection Art et Esthétique, 1997)

Pour Benjamin, quatre opérations définissent la technique photographique: deux opérations principales, le gros plan ou le grossissement et le ralenti, deux opérations secondaires, la réduction et l'accéléré .Le choix de ces quatre opérations semble extrêmementclair : l'oeil en est de lui-même incapable, sans le secours de certains instruments. Mais si des instruments existent (loupe, microscope) qui permettent à l'oeil de voir les choses agrandies (ou réduites), il n'en existe aucun qui lui permette de ralentir ou d'accélérer un mouvement que nous voyons; dans ce dernier cas, la médiation de l' image est nécessaire.

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jeudi 31 mars 2011

Chris Marker /// Passengers /// Peter Blum gallery



The exhibition is comprised of more than two hundred photographs taken by Marker between 2008 and 2010. The series, which is Marker’s first in color, are images of passengers traveling on the Paris Métro.
PASSENGERS captures the many private actions and gestures that take place daily in the public sphere. Mothers cradling their children, couples whispering intimately, women wistfully staring out the window or into the middle distance, engrossed in their own personal thoughts. In several of the shots, we see whole train cars filled with similarly disengaged people. Taken as a complete body of work, this series very clearly illustrates the various ways in which people create invisible walls and boundaries in order to cope with modern urban life. Chris Marker further to the photographs he takes, enhances, changes or colors his images on the computer, giving them often an eerie, almost otherworldly presence.
All of the images will be reproduced in a book published by Peter Blum Edition, which will be released in conjunction with the exhibition. The book will feature over two hundred color images with texts by Chris Marker and Peter Blum.
The exhibition will travel to France where it will be included as part of the internationally renowned Les Rencontres d’Arles Photographie Festival in the Summer of 2011.

le site de la galerie Peter Blum


Illustrations: 1_Chris Marker, PASSENGERS, Untitled # 1, 2008-2010 /// 2_ Chris Marker, PASSENGERS, Untitled # 45, 2008-2010 /// 
3_Chris Marker, La jetée, 1962: Une catastrophe nucléaire a détruit toute vie humaine à la surface de la terre. Paris a été rayé de la carte, et seuls survivent quelques hommes dans les souterrains de Chaillot. Les « vainqueurs » de cette guerre nucléaire cherchent le moyen de sauver la race humaine. Pour cela, ils font des expériences sur les individus qu’ils ont fait prisonniers et essaient de les envoyer dans un autre temps. « Tel était le but des expériences : projeter dans le Temps des émissaires, appeler le passé et l’avenir au secours du présent. »

samedi 26 mars 2011

Richard Prince /// droit d'auteur

Grand « appropriationniste », Richard Prince s'est rendu célèbre dans les années 1980 grâce notamment à ses « re-photographies » des cow-boys des campagnes de pub Marlboro ou à l'utilisation telles quelles des sulfureuses photos de Brooke Shields enfant par Gary Gross. Alors que son exposition American Prayer débute mardi à la Bibliothèque nationale, à Paris, l'artiste américain (ainsi que sa galerie, le géant Gagosian) vient d'être condamné par une juge de la Cour fédérale de Manhattan pour violation du droit d'auteur, aux dépens du photographe français Patrick Cariou. Celui-ci avait porté plainte en 2008 pour la réutilisation par Richard Prince d'une quarantaine de ses photographies ayant pour sujet les Rastafariens de Jamaïque (publiées en 2000 dans le livre Yes, Rasta), dans une série de peintures et de collages intitulée Canal Zone. Exposée en décembre 2007 à la galerie Gagosian, celle-ci a été vendue pour 10 millions de dollars (environ 7 millions d'euros) — pas un cent n'ayant été reversé à Patrick Cariou, auquel nulle autorisation n'a été demandée.
Pour leur défense, les avocats de Prince et Gagosian plaidèrent le « fair use » (usage raisonnable) des photographies de Cariou, qualifiées de « non-créatives », et le caractère « transformatif » des œuvres de Richard Prince. Dans sa décision, la juge a fait valoir quant à elle que « la photographie, depuis plus d'un siècle, est soumise à la protection du copyright », et demandé la saisie ou la destruction des œuvres de la série Canal Zone, qui devront être livrées à Patrick Cariou. L'artiste et la galerie devront informer les propriétaires des œuvres qu'elles sont illégales et ne peuvent être exposées. Une seconde audience aura lieu en mai afin de déterminer le montant des dommages et intérêts.
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Illustration: Œuvres de Patrick Cariou et Richard Prince. Courtesy Patrick Cariou.

laszlo moholy nagy /// films /// Marseille vieux port /// Berliner Stillleben

Dans ce premier film réalisé par Moholy-Nagy, la description documentaire de la vie quotidienne à Marseille débouche sur une étude du célèbre pont-transbordeur qui, pour toute une génération de photographes et de cinéastes, fut l’icône même du modernisme. « Le célèbre pont Transbordeur scintille au milieu du paysage. Il va et vient infatigablement d'une rive à l'autre. Les étrangers admirent sa beauté. Ce pont suspendu est vraiment un miracle technique d'une précision et d'une finesse exceptionnelles. L'élégante construction, dont les barres d'acier soutiennent le pont mobile, offre un spectacle très attirant ; chaque fois on a plaisir à regarder la plate-forme remplie d'hommes partir vers l'autre côté, au-dessus de l'eau ; se balançant et flottant légèrement. »


Sylvie Bonnot /// marcher un paysage /// Eros est un rocher



A regarder de près la genèse du travail plastique de Sylvie Bonnot, on se prend à penser que la photographie est d'abord, sinon un prétexte du moins un auxiliaire pour marcher un paysage, arpenter un territoire, s'y immerger physiquement, se fondre en lui, faire corps avec lui.

C'est ainsi qu'elle parcourt seule, par tous les temps, pendant plusieurs années, la campagne irlandaise.
Lorsqu'elle y photographie des habitations et des autochtones, il semble, malgré une perceptible empathie, que l'on ne quitte pas un instant la thématique du paysage.
Au retour de ces périodes d'immersion, elle développe et thésaurise des centaines de photographies, qu'elle agrandit parfois, mais que, la plupart du temps elle accumule (on aurait dit autrefois qu'elle resserre) dans des boîtes qu'elle a fait fabriquer à cet effet. Une façon de s'approprier, de contenir, de posséder le territoire parcouru ?
Puis elle va partir aux antipodes, travailler dans une contrée radicalement différente, en Australie Occidentale, avec la même passion. Là encore, le paysage, sous une tout autre latitude. la nature sauvage, mais d'une autre nature, la chaleur, les arbres morts, le bush, le desséché à la place de la verdure, la terre rouge à la place de l'herbe verte, l'air qui vibre au lieu du crachin et des bruines Irlandaises.
Mais toujours la mer. Son mouvement, ses fracas, ses jaillissements, ses éclaboussures.
Cet écart majeur dans la nature provoque une mise à distance qui l'amène à évaluer graphiquement les structures des images qu'elle capte.
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Illustration: 1_Séquence (sans titre), Inis More, 2010 /// 2_ Sans titre ( Oilbar jaune primaire sur tirage baryté), 2009  

dimanche 13 mars 2011

Mickael Smidt /// West Berlin



The circular shape in its hub dominates Michael Schmidt’s photograph. The edges of this circle seem to be blurred.
Diagonal structures constitute the other essential formal aspect of the picture.
Reality is represented here in a very reduced way. One detects a railroad embankment, between the crossties there is the grayish lining of snow. In the background you can make out „the wall”. The dominating formal elements allow the conclusion that a railroad bridge is being shown here. Weather seems dreary; a lighter spot in the sky gives us the idea of the light source.
Michael Schmidt works here with a few optical tricks, the round shape seems to hover over the embankment, and its blurriness suggests movement, but stays detectable as a mere suggestion. In a way, Michael Schmidt explores here the illusionary quality of photography: it’s pretense to be real, spatial and on the move.
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Illustrations: 1_  Waffenruhe; 1985-87 (extract) ///  2_Untitled (from Portraits), 1991/92, Gelatin silver print, 92 x 61,2 cm (94 x 63,2 cm framed), Ed. of 6

Boris Mikhailov /// Yesterday's sandwich


Boris Mikhailov est ingénieur dans une usine en URSS quand lui on confie un appareil photo pour réaliser un reportage ; il en profite pour faire des photos de nu de sa femme. Le KGB découvrant son travail, demande son licenciement. Cet épisode sera décisif pour la suite de son parcours professionnel et déclenchera son envie de devenir photographe. Il découvre alors qu’il y a trois interdits photographiques en URSS :
- la prise de vue en hauteur au-delà d’un étage, les casernes, les gares...,
- une représentation négative du mode de vie soviétique,
- la représentation du corps nu.
Le fait d’être Ukrainien, d’avoir une mère juive et une vision non conventionnelle de la photo, ne lui permettra pas de percer comme photographe sous l’ère soviétique. Il photographie et accumule des images qui ne sont peu ou pas exposées. Après l’effondrement du mur de Berlin et la fin du bloc soviétique il voyage entre Kharkov, sa ville natale et l’Allemagne et devient alors le photographe émergent de l’ex union soviétique. Il doit notamment sa notoriété à des séries sulfureuses éthiquement condamnables comme « If I were a German ». Il y utilise dans un ensemble d’images en noir et blanc l’uniforme nazi et se met en scène avec ses proches dans des tableaux représentant des scènes érotiques, où victimes et bourreau semblent trouver du plaisir. Ces photos ont été exposées en Allemagne en 1995 lors du 50 ème anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale, elles sont immédiatement considérées comme une insulte aux victimes du nazisme. Toujours provocateur, il continue avec sa série « Case History », réalisée en 1997 et 1998. Cette fois ci, il met en scène des clochards de Kharkov à qui il demande de s’exhiber à moitié nu devant son objectif contre un peu d’argent. Les scènes sont grotesques, les pauvres gens sont difformes, abîmés par leur existence miséreuse.
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plus d'info sur le site de la galerie Suzanne Tarasiève

illustrations 1 et 2 yesterday's sandwich, extrait, Boris Mikhaïlov

dimanche 30 janvier 2011

Iain Baxter& : Canadian perspective /// Centre Culturel Canadien, Paris



Artiste à l’origine de l’art conceptuel au Canada, Iain Baxter& produit depuis une quarantaine d’années des œuvres et des idées audacieuses, singulières et « sensibles » qui étonnent et déstabilisent tant la critique que le public. Il a d’abord étudié la zoologie et la biologie, poursuivant ensuite des études en psychologie de l’éducation, en philosophie et en beaux-arts, suivies par une étude du zen au Japon en 1961 grâce à une bourse octroyée par le gouvernement japonais – un parcours inusité qui a jeté les fondements d’une pratique prolifique. Dès 1966, Iain Baxter& se fait connaître en réalisant l’installation Bagged Place qui reconstituait une maison moderne, avec son mobilier et ses objets quotidiens, soigneusement emballés dans du plastique transparent. La même année, Baxter& fonde la N.E. Thing Co. (la compagnie était une entreprise commune de Baxter& et de son épouse Ingrid, mais elle a été dissoute lorsqu’ils se sont séparés, en 1978), grâce à laquelle il a élaboré une esthétique qui interrogeait les structures impliquées dans la création et la production d’une œuvre d’art, le système de l’art et ses modalités de mise en marché tout comme l’organisation de la pensée elle-même. Il a également initié différentes pratiques au Canada telles que la réalisation de la première installation, l’usage de la boîte lumineuse ou encore l’expérimentation des technologies de l’information qui lui ont permis de réaliser des œuvres à distance.
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plus d'info
illustrations 1_ Quater Mile Landscape, P.E.I., 1969, Stop Viewing (extrait) ///  2 et 3_ Portfolio of piles, 1968 (extrait)

samedi 15 janvier 2011

Pekka Niittyvirta /// corrupted




Niittyvirta's creative work contains a very strong dimension of improvisation and intuition. His extensive production does consist not only of the various photographic works but instead reaches out far beyond his main tool - the camera. The abstract glamour of the visual effects has been produced with the combination of the different digital methods and utilizing the knowledge of the digital, biological and chemical processes. This means that the outcome of the pictures is not based only on the traditional photographic conventions.

Niittyvirta is also fascinated by the forces of the social circumstances. The series "Greetings from Helsinki" takes a socio-political aspect to social alienation with a dark humor. Works in the series "unDisciplined Events" explore the relationships of the scenery; the space and a human being - public and the private. The pictures bring into the focus the built-up environments and the effects that they have on our daily decisions and the activities of the different groups.
son site

Illustrations:  1 _ Pekka Niittyvirta,  corrupted,  "Paris Hilton (Dog Chromosome X, Poodle)", 2010, 145 X 105 cm (Image is created by inserting genetic data (dogs chromosome X) to the source code of digital image file) /// 2_Pekka Niittyvirta,  corrupted, "Broken Idyl (Burma)", 2008, 46 X 30 cm (Image is modified by insertion of phrases from the propaganda newspaper New Light Of Myanmar to the digital image file's source code)

vendredi 14 janvier 2011

Cindy Sherman /// Sprüth Magers Gallery, London


Since the beginning of her career in the mid 1970s Sherman has used herself as the ostensible ‘canvas’ in her works, seamlessly combining the roles of director, model and photographer to create an array of intriguing and provocative personas. Whilst the photographs feature Sherman as the sole human subject, they do not, however, convey her likeness as a self-portrait would. A remarkable performer, in this latest work Sherman captures the subtle distortions of her face and body on camera, rendering her almost unrecognizable as she adopts outrageous guises and utilises her recent embrace of digital techniques to manipulate the scale of each character, their features, and their surroundings. The various personas animating this new body of work were created as shrines to nondescript, eccentric characters who might also be seen to denote sentries, guarding the entrance to some fabled land, casting ambiguous and disconcerting glances at the viewer. The monochrome character in the three-figure panel is the only member of the cast to seemingly blend into the background, inviting the viewer into this surreal universe with its backdrop of faux-French décor populated by a rabble of hippy-circus types. The combined costumes, poses and facial expressions change dramatically from one figure to the next, enabling the viewer to observe the artist’s permutations of identity from a seated fragile middle-aged dame to an unconvincing medieval soldier. Each character poses against an incongruous backdrop - a landscape image printed in black and white - reminiscent of ‘toile’: a type of decorating pattern frequently used on home furnishings and wallpaper. Toile was traditionally used to tell a story yet the bucolic settings in Sherman’s new work create quite the opposite effect, heightening the ambiguity and alienation of the characters while further complicating the narrative. The Untitled (2008) series was characterised by a group of almost life-size ageing American socialites. In the
photographic murals, the figures are enlarged even further to epic proportions, the grand scale serving to intensify the tension, vulnerability and uncertainty exuded by Sherman’s theatrical types. The athleticism of one figure is subtly undermined by the detail of Sherman’s performance; the pulled up sport socks & trainers, cropped blonde wig and colourful batons do not reveal the same pride or superiority implied by the character’s confident stance and haunting glare. The same black trainers reappear on another of the characters, implying that they are all mysteriously linked together. Indeed Sherman’s abandonment of make-up in favour of minor digital adjustments unintentionally results in the disquieting affect that each figure stems from the same ‘family’. Sherman’s decision to eschew make-up as the most effective means of accentuating or de-emphasising the features brings us back to her earlier works such as the Rear Screen Projections series from the early 1980s, whereby she used subtle distortions in lighting, camera angle and costume to achieve a contrasting look.
vues d'exposition sur le site de la galerie

Illustrations 1 &2_ Cindy Sherman, Untitled, 2010, Pigment print on Phototex adhesive fabric, dimensions variable

vendredi 7 janvier 2011

Sander Meisner /// Melancolia


Sander Meisner (1979) is a self-taught photographer living and working in Amsterdam, the Netherlands. While he searches for beauty in the melancholy and desolation of overpasses, construction- and industrial areas he creates a certain tension by photographing these places from an unexpected angle, venturing out into the city discovering colorful beauty in the desolate corners of the gray man made structures. Registration or the level of control over light through a lens is just the method. To truly get to the value of photography, Sander tries to do more than just capture reality, he tries to alter it, transform it. He tries to control the frame in such a way it generates an angle that enables him to construct new mindsets, new insights and identities. Sander exposes the sleeping infrastructure of the urban environment and turns these usually overlooked corners into objects of desire. The lack of light and extremely long exposure of the photographic film add a secondary effect; any interaction of human movement becomes totally invisible. His pictures have an almost soothing sense of solitude.
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Illustrations: Sander Meisner, tunnel #7, tunnel #8, 2009

Taryn Simon /// Contraband



The following 1,075 photographs were taken at both the U.S. Customs and Border Protection Federal Inspection Site and the U.S. Postal Service International Mail Facility at John F. Kennedy International Airport, New York. From November 16, 2009 through November 20, 2009, Taryn Simon remained on site at JFK and continuously photographed items detained or seized from passengers and express mail entering the United States from abroad.

Taryn Simon was born in New York in 1975. Her most recent work, Contraband, which includes 1075 photographs of items detained or seized from passengers and express mail entering the U.S. from abroad, exposes the desires and demands that drive the international economy as well as the local economies that produce them. Her previous work, An American Index of the Hidden and Unfamiliar, reveals that which is integral to America's foundation, mythology and daily functioning, but remains inaccessible or unknown to a public audience.
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Illustrations: 1_Taryn Simon "Nesting dolls with Disney characters, Snow White (counterfeit)NESTING DOLLS (COUNTERFEIT)" /// 2_Taryn Simon "Cigarettes, eight cartons, Marlboro (passenger declined to pay tax) (abandoned) CIGARETTES & TOBACCO (ABANDONED/ILLEGAL/PROHIBITED)"